Voilà des années que le diable de Tasmanie lutte contre sa plus grande menace : la maladie de la tumeur faciale du diable. La DFTD ou devil facial tumour disease a décimé près de 64 % de sa population, entre le milieu des années 90 et 2008. Devant le manque de solutions pour éradiquer ce virus, l’extinction de l’espèce était estimée entre 2018 et 2023. Mais depuis juillet 2023, une étude parue dans la revue scientifique Evolutionary Applications souffle un vent d’espoir sur l’avenir du marsupial. Vous voulez connaître les dernières nouvelles concernant le cancer du diable de Tasmanie ? C’est par ici !

 

Une étude récente infirme les estimations d’extinction du mammifère australien

Du latin Sarcophilus harrisii, le diable de Tasmanie a la particularité d’être le plus grand marsupial carnivore. Si sa petite taille et son allure de nounours le rendent mignon au premier abord, sachez que ses dents sont capables de briser des os ! Il est appelé « diable » en raison de son cri et du craquement des carcasses qu’il dévore… Effrayant. Si les risques d’extinction sont restés faibles pour lui jusqu’en 1996, on assiste ensuite à une diminution de plus de 60 % de sa population. La raison : la propagation de la tumeur faciale du diable, transmissible par morsure.

L’UICN – Union Internationale pour la Conservation de la Nature – recense de manière régulière l’état de préservation des espèces dans le monde. En 2008, date de la dernière évaluation, il classe le mammifère en voie de disparition sur sa liste rouge. Sa perte est estimée au plus tard pour 2023. Mais les résultats récents d’une étude sur la DFTD sont prometteurs. Ils démontrent que l’hôte et le virus parviendraient à coexister, infirmant ainsi les estimations d’extinction imminente du marsupial !

 

Le cancer du diable de Tasmanie sous haute surveillance

La férocité du virus mobilise des chercheurs du monde entier

L’Australie est attentive à la préservation de son écosystème, en témoigne son projet de plus grand sanctuaire marin du globe. Des docteurs en sciences naturelles, d’ici et d’ailleurs, se sont ainsi ralliés pour étudier la DFTD. Particulièrement mortelle, l’estimation du nombre décroissant de diables depuis son apparition est affolante. On comptait environ 150 000 individus en 1996 pour 50 000 en 2008. Durant cette étude, les chercheurs se sont attelés à comprendre les caractéristiques de ce virus, sa transmission et ses mutations. Pour trouver des réponses, ils ont prélevé et analysé des fragments tumoraux entre mai 2006 et août 2017.

Un dénouement optimiste pour le devenir de l’espèce

L’observation accrue du marsupial et l’exploration des particularités du cancer leur ont permis de voir que si la maladie s’est adaptée au mammifère, celui-ci l’a fait également. Les résultats, bien que fragiles, sont encourageants ! Ils démontrent qu’au fil du temps, même avec une mortalité élevée engendrée par la DFTD, la cohabitation entre le diable de Tasmanie et la tumeur est possible. On ne relève ainsi aucune extinction locale jusqu’à aujourd’hui. Cette évolution du virus permet d’affirmer qu’à l’heure actuelle, sa population est en capacité de se maintenir.

La vigilance reste de mise

Les chercheurs continuent d’être attentifs, avec l’apparition de DFT2 en 2014. S’il est probable que son origine soit identique à la DFTD, son évolution est encore mal représentée. Le point positif : la technique utilisée pour comprendre cette dernière est applicable à la nouvelle souche. La science a donc les moyens aujourd’hui de déterminer précisément la menace qu’elle incarne pour l’animal, ce qui représente une avancée considérable.

Si le cancer du diable de Tasmanie n’est pas encore éradicable, les jours du petit mammifère ne sont plus comptés ! La liste rouge de l’UICN prévoit une actualisation de la dernière évaluation. Espérons que la prochaine apportera une perspective d’évolution favorable à la conservation de l’espèce.

⏩ Envie de poursuivre votre lecture au sujet de la préservation de la biodiversité ? Découvrez le Project Tiger, un plan de sauvegarde du tigre en Asie du Sud !

 

Emmeline Argentel, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW.

 

Sources :

Liste rouge du site de l’UICN, évaluation du diable de Tasmanie, 2008. Disponible sur : https://www.iucnredlist.org/species/40540/10331066

Revue Evolutionary Applications, numéro de juillet 2023. « The tumour is in the detail : local phylogenetic, population and epidemiological dynamics of a transmissible cancer in Tasmanian devils », 20 juin 2023. Disponible sur : https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/eva.13569

Muséum National d’Histoire Naturelle, diable de Tasmanie. Disponible sur : https://www.mnhn.fr/fr/diable-de-tasmanie