Vous souhaitez réduire le volume de votre poubelle ? Produire votre propre terreau vous tente ? Bonne nouvelle : composter chez soi, sans jardin ni balcon, est possible, même quand on habite un petit logement ! D’ailleurs, à partir du 1er janvier 2024, trier ses déchets organiques sera obligatoire pour les particuliers et professionnels. Grâce à des vers de terre et autres micro-organismes, ce processus décompose les biodéchets et génère un engrais naturel. Alors, comment composter en appartement ? Voici 6 étapes faciles à suivre pour transformer vos épluchures de légumes en compost et en régaler vos végétaux.

1. Sélectionner la bonne méthode de compostage en intérieur

Prêt.e à entrer en totale communion avec la nature en pleine ville ? Sachez qu’il existe trois principaux types de compostage :

  1. Le compostage en tas : entasser ses biodéchets à un seul endroit, à même le sol, puis laisser faire la nature.
  2. Le compostage en bac : jeter ses déchets organiques dans une benne pour les faire digérer par des insectes et des bactéries.
  3. Le lombricompostage : introduire des vers rouges très prolifiques en renfort pour accélérer le processus de décomposition.

Nécessitant peu d’entretien, mais requérant un minimum d’espace, la première technique est exclue pour composter en appartement. La deuxième est plus adaptée pour faire du compost sur un balcon. Bien qu’elle dégage moins d’odeurs, elle reste contraignante pour un petit logement.

On y arrive, le lombricompostage (ou vermicompostage) est la méthode idéale pour valoriser ses déchets en intérieur. Bien appliquée, elle promet un compostage sans odeurs. Grâce aux vers rouges (lombrics, pour les intimes !), le lombricomposteur produit deux types de fertilisants :

  • Du lombricompost solide : un engrais naturel essentiel couvrant tous les besoins des végétaux.
  • Du lombricompost liquide (lombrithé) : un jus concentré de nutriments pour vos plantes.

👉 Vous avez un espace extérieur ? Découvrez comment démarrer son compost au jardin.

2. Choisir ou fabriquer son lombricomposteur et lui faire une petite place chez soi

Oui, il est possible (et facile) de fabriquer son lombricomposteur ! Munissez-vous de 4 caisses empilables ainsi que d’un couvercle en plastique recyclable. Armez-vous d’une perceuse, puis suivez les étapes et le schéma ci-dessous :

  • Étape 1 : percez le fond de 3 bacs sur les 4 avec des trous de 6-8 mm.
  • Étape 2 : équipez le bac non percé d’un robinet étanche pour récupérer le lombrithé (c’est la base de votre construction).
  • Étape 3 : faites des petits trous de 1 mm sur le couvercle pour favoriser l’oxygénation.
  • Étape 4 : imbriquez une caisse percée sur le bac de base et surélevez votre construction avec un parpaing.

Et… voilà ! Votre lombricomposteur (à deux étages, pour commencer) est prêt. Il ira dans la cuisine, près d’une fenêtre pour une aération optimale. Très sensibles aux variations de température, les lombrics préféreront un endroit ombragé s’ils sont sur un balcon.

Schéma lombricomposteur

Schéma à suivre pour fabriquer votre lombricomposteur d’appartement – source : élaboration propre à partir de Azur95 Pixabay.com

Vous vous voyez mal mener de tels travaux manuels ? Offrez-vous un lombricomposteur de cuisine en plastique recyclé. Un modèle en bois vous permettra de l’installer sur votre balcon ou terrasse grâce à sa protection thermique.

⚠️ Attention : le lombricomposteur en bois est plus lourd et moins mobile. Aussi, il ne permet pas la récolte du lombrithé, car cette matière vivante absorbe l’humidité.

3. Démarrer le fonctionnement de son vermicomposteur

D’abord, faites un tour dans un magasin de pêche pour trouver vos vers à lombricomposteur. Il vous faudra ensuite une litière pour les accueillir. Elle est prévue dans un lombricomposteur qu’on trouve dans le commerce. Mais des variantes artisanales existent :

  • carton en petits morceaux ;
  • papier journal ;
  • papier en lambeaux (évitez le papier glacé) ;
  • fibre de coco (très bon absorbant) ;
  • paille ;
  • marc de café ou sachets de thé.

La litière s’installe dans le bac n°1 (voir l’image ci-dessus) avec 3 à 5 cm d’épaisseur. Au-dessus, viendront se coucher vos lombrics que vous recouvrirez avec un peu de litière et une poignée de terreau.

💡 Bon à savoir : la litière doit toujours être aérée et humide, mais pas détrempée. Mélanger deux matières (fibre de coco et carton, par exemple) optimisera sa capacité d’absorption.

Après une ou deux semaines, disposez quelques épluchures en petits morceaux dans la caisse que peuplent vos lombrics. Peu nombreux, les vers digèrent les déchets en quantités limitées. Leur efficacité augmentera dès qu’ils commenceront à se multiplier.

Quand le bac n°1 sera plein de déchets, vous pourrez poser le n°2 par-dessus. Mettez-y quelques épluchures afin d’attirer les lombrics. Ils se hisseront tout seuls à l’étage suivant, abandonnant totalement le précédent au bout de quelques jours. Vous pourrez alors récupérer votre précieux compost !

🐝 La protection de la biodiversité vous tient à cœur ? Voici 5 pratiques simples à adopter pour préserver la nature autour de chez vous.

4. Savoir quels déchets organiques composter pour obtenir un engrais naturel réussi

Vous demandez un compost de qualité à vos vers ? Bichonnez-les ! Vos lombrics raffolent d’une grande partie de vos déchets, mais pas de tous. Voici la liste des biodéchets à recycler dans un lombricomposteur…

Les déchets alimentaires

De la cuisine, certains déchets partent à la poubelle (jaune, verte ou grise), tandis que d’autres retournent à la terre :

  • épluchures de fruits et légumes ;
  • restes de repas ;
  • coquilles d’œufs écrasées ;
  • marc de café et sachets de thé (sans agrafes !) ;
  • pain ;
  • laitages dont croûtes de fromages ;
  • fruits et légumes abîmés.

⚠️ Attention : la viande et le poisson sont à proscrire pour votre compost !

Les autres déchets ménagers

La décomposition de la matière nécessite de l’azote, du carbone et de l’oxygène. Si les aliments et une bonne aération assurent les deux derniers éléments, d’autres composantes apportent le premier :

  • papier journal ;
  • mouchoirs en papier et essuie-tout ;
  • cheveux et ongles coupés ;
  • carton en petite quantité ;
  • boîtes d’œufs ;
  • litière d’animaux herbivores.

5. Veiller à l’entretien de son compost et le maintenir en bonne santé

Votre lombricomposteur abrite tout un écosystème. Son fragile équilibre repose sur 3 composantes essentielles…

1. La variété des apports

Comme nous, les lombrics n’aiment pas manger le même plat tous les jours. Plus les apports en déchets sont variés, plus votre compost sera de qualité. Comptez deux tiers de déchets verts (matière organique) pour un tiers de déchets bruns (matière sèche).

2. Un taux d’humidité stable

L’humidité est vitale pour votre compost. Toutefois, l’excès en eau fait pourrir les aliments. Au contraire, la sécheresse stoppe le processus de décomposition. Dans le premier cas, rajoutez des déchets secs. Si votre compost est sec, arrosez-le.

3. Une oxygénation suffisante

Ce sont des champignons, bactéries, vers, insectes et autres micro-organismes qui vivent dans votre compost. Et quel est le propre de la Vie ? Le besoin d’oxygène pour respirer ! Un brassage en surface à chaque apport et un retournement en profondeur ponctuel suffisent pour aérer correctement votre compost.

💡 Bon à savoir : un compost en bonne santé ne sent pas mauvais. Si tel est le cas, cela signifie que l’une des trois composantes ci-dessus manque à l’appel. À vous d’ajuster !

6. Utiliser le terreau produit par ses biodéchets quand on habite en ville

Que faire de son compost lorsqu’on n’a pas de jardin ? Il y a plusieurs réponses à cette question :

  • Le mélange terreau, compost et marc de café est très bon pour vos semis.
  • Une couche de 3 cm de compost au pieds de vos légumes en pots et plantes leur apportera plein de nutriments.
  • Dilué à raison de 10 %, le lombrithé vous servira à arroser les pieds de vos végétaux et leur feuillage pour en booster la croissance et les protéger des maladies.
Mains jointes tenant du compost

Offrir du lombricompost, une nouvelle preuve d’amour ! – source : LifeOfDapo, Pixabay.com

Vous n’avez pas assez de plantes pour écouler votre production de compost ? Stockez-le dans une boîte hermétique et offrez-le à vos proches aux mains vertes. Il vous en reste encore ? Inscrivez-vous sur une plateforme interactive dédiée comme Blue Bees ou Sharewaste. Les parcs autour de chez vous seront également ravis d’en profiter !

Comment composter en appartement ? Des alternatives pour valoriser ses déchets alimentaires lorsqu’on manque de place

Vous avez décidé de recycler vos déchets organiques, mais mener cette mission en solo vous effraie ? Mettez-vous au compostage collectif ! Au-delà de l’intérêt environnemental, le compostage partagé entre voisins permet de créer du lien social. De plus, la variété des apports engendre un compost de meilleure qualité.

Votre syndic est partant ? Dans un endroit mi-ombragé, installez un bac pour le compostage et un deuxième pour la matière sèche. À chaque fois qu’un voisin viendra déposer ses déchets alimentaires, il ajoutera une poignée de matière sèche par-dessus. Pensez à afficher les bonnes pratiques pour garantir la réussite de votre compost !

Certaines villes et métropoles ont mis en place des points d’apports volontaires. Les habitants déposent leurs biodéchets au sein même de leur quartier. Le terreau profite aux participants, à des agriculteurs locaux ou à la régénération des sols de la commune.

En conclusion, il n’y a aucune excuse pour ne pas répondre à l’appel du 1er janvier 2024. Composter en appartement, en solitaire ou en collectif, ça s’apprend et demande un peu de rigueur. Chouchoutez votre élevage de vers et donnez-lui un peu d’amour, il vous le rendra au centuple !

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Djihene Fenzar, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

 

Sources :