Et si c’était la fin des zones urbaines grises, bétonnées et étouffantes ? Les canicules à répétition ont favorisé une prise de conscience : pour continuer à vivre dans nos agglomérations, elles doivent se transformer. Potagers perchés, espaces verts et trottoirs arborés ont le vent en poupe. Vous voulez en savoir plus sur les stratégies de végétalisation des villes qui se multiplient ? Suivez-nous pour une bouffée d’air frais dans votre rue !
Réinventer la nature citadine, une tendance qui peut sauver des vies ?
Ce n’est pas qu’une impression, les températures se révèlent plus élevées dans les centres que dans les campagnes. Le phénomène s’appelle l’îlot de chaleur : celle-ci s’accumule en journée et ne s’évacue pas suffisamment la nuit. En cause, les matériaux de construction comme l’asphalte, les systèmes de climatisation et l’activité humaine (circulation, industrie). Cet environnement met notamment en danger la santé des personnes fragiles.
Alors, quel est l’intérêt de la végétalisation urbaine ? Ses bienfaits ont été constatés depuis des années. Elle permet la création de zones ombragées, mais aussi l’amélioration de la qualité de l’air et la diminution de la température. Deux mécanismes en particulier se montrent bénéfiques :
- l’évapotranspiration (l’eau se fait aspirer par les plantes dans le sol puis s’évapore et refroidit l’air) ;
- la photosynthèse (absorption des rayons lumineux et du CO2).
Et nous pourrions aller encore plus loin dans la mise à profit de ces avantages naturels. C’est ce que montre une étude publiée le 31 janvier 2023 dans la revue médicale The Lancet. Celle-ci a analysé le taux de mortalité lié aux températures dans 93 villes européennes, lors de l’été 2015. Elle conclut que si la couverture végétale d’une agglomération pouvait atteindre 30 % de sa surface, cela permettrait une réduction moyenne de la température de 0,4 °C pendant la saison estivale. Cela éviterait ainsi un tiers des 6 700 décès prématurés attribués à la chaleur.
Végétaliser les villes, un objectif à portée de main ?
Il est possible de créer des oasis de fraîcheur, même dans nos centres. Les techniques ne manquent pas, et doivent être appliquées à grande échelle pour être pleinement efficaces :
- planter des arbres sur l’espace public, en sélectionnant les espèces et les lieux d’implantation les plus adaptés ;
- créer des parcs, squares et jardins partagés ;
- installer des toitures et façades végétalisées, qui permettent d’agir même avec des espaces restreints au sol ;
- créer des plans d’eau, pour rafraîchir l’air autour d’eux ;
- transformer les cours d’écoles en zones vertes, offrant des refuges ponctuels aux riverains ;
- octroyer des permis de végétaliser, qui autorisent les habitants à cultiver librement certains secteurs.
En France, le verdissement citadin s’intensifie, porté par les multiples initiatives des municipalités. L’Observatoire des villes vertes, qui établit tous les trois ans un palmarès des communes françaises, souligne les efforts de nombreuses grandes agglomérations.
Des actions voient également le jour à l’étranger, parfois sous forme de projets très médiatisés. Par exemple, le « Bosco Verticale » à Milan (littéralement le « bois vertical »), ou la véritable jungle recouvrant les immeubles d’un quartier résidentiel de Chengdu en Chine, ont particulièrement attiré l’attention.
Mais la création de villes durables nécessite d’explorer différentes voies. Ainsi, Los Angeles expérimente depuis plusieurs années l’application de peinture spéciale de couleur blanche sur les toits et les routes. Et la réflexion doit être menée globalement sur le long terme, en repensant les structures urbaines, notamment pour favoriser la circulation du vent.
Ces changements ouvrent des portes pour imaginer nos villes du futur. Faire venir la nature dans les cités présente de nombreux avantages pour les humains, mais aussi pour l’ensemble de notre écosystème. La préservation de la biodiversité constitue un autre bienfait primordial de la végétalisation !
🐳 Découvrez aussi comment la faune sauvage participe à la lutte contre le réchauffement climatique.
Jennifer Spittael, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée, tuteur de formation chez FRW.
Sources :
Guide de l’ADEME pour rafraîchir les villes