Pays du papier plié, des jardins zen et du design minimaliste, le Japon fascine les créatifs. Nombreux sont ceux qui souhaitent adopter l’art de vivre des Japonais au travers de leur décoration d’intérieur et d’objets du quotidien. Mais tant de raffinement peut aussi intimider ! L’élégance et la sobriété japonaises seraient-elles accessibles à tous ? Telle est notre conviction. Nous vous proposons 3 objets japonais à réaliser soi-même, avec peu de matériel et à moindre coût. Origami, furoshiki et mini bonsaï, découvrez 3 DIY japonais faciles !

On grandit rarement sans rêver un jour ou l’autre du Japon. Maxime Rovere

1. Réaliser des boucles d’oreilles en origami, une création japonaise à faire soi-même

Un art millénaire et accessible à tous !

On ne présente plus l’origami, art millénaire du pliage du papier. Au Japon, les premiers pliages sont pratiqués dès le VIe siècle par les religieux shintoïstes. Par exemple, lors des cérémonies de mariage, on plaçait sur l’autel des bouteilles de saké surmontées de papillons mâle et femelle en papier plié. Mais ces techniques se sont perdues et, depuis le XIXe siècle, les Japonais considèrent surtout l’origami comme un divertissement pour les enfants. Il revient aujourd’hui aux mathématiciens et aux artistes contemporains de porter l’origami à son paroxysme, avec de nouvelles créations rivalisant d’ingéniosité géométrique1 !

En ce qui nous concerne, nul besoin d’avoir des doigts de fée pour créer de jolis modèles. En voici la preuve avec ces boucles d’oreilles en forme de feuilles, simples à fabriquer et à porter.

Fabrication des boucles d’oreilles en origami en 7 étapes

Étape 1 : Découper un carré de 7 cm de côté dans le papier de votre choix (blanc, uni, à motifs…).

Étape 2 : Plier le carré en deux en suivant sa diagonale. Pour éviter que la feuille ne se déplie par la suite, vous pouvez coller ensemble les deux faces. Dans ce cas, laissez la colle sécher quelques minutes avant de poursuivre.

Étape 3 : Vous avez face à vous un triangle. Pliez-le en accordéon en partant de la base et jusqu’au sommet.

Étape 4 : En maintenant serrée la bande obtenue, pliez-la en deux à partir du milieu.

Étape 5 : Faites glisser la boucle d’une attache de boucle d’oreille au niveau de la pliure (vous pouvez élargir et refermer la boucle avec l’aide d’une pince à bijoux). Si la bande de papier est trop large pour votre attache, n’hésitez pas à percer un trou au centre de la bande pour y faire passer l’attache.

Étape 6 : Vous allez maintenant pouvoir coller ensemble les deux faces intérieures de la bande de papier, qui se déplie pour former votre feuille !

Étape 7 : Répéter ces 6 étapes pour fabriquer votre deuxième boucle d’oreille.

🎥 Cette vidéo très efficace de Marie peut vous aider tout au long de la fabrication de vos feuilles en origami. Sa technique de montage de la feuille en boucle d’oreille est un peu différente de la nôtre 😊 :

 

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2. Faire des emballages cadeaux furoshiki, un DIY japonais facile

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Crédit photo : Sarah Waroquet.

Pour des cadeaux zéro déchet

Le furoshiki, ou l’art d’emballer ses cadeaux dans du tissu que le destinataire pourra réutiliser à son tour. Vous le verrez, couper et nouer son tissu japonais n’est pas compliqué. Cette pratique – datée du VIIIe siècle, tout de même ! – attire surtout notre attention sur une notion très importante dans la culture japonaise : le mottainai, malaise ressenti face au gaspillage matériel. La mythologie Shinto et la philosophie bouddhiste ont inspiré des habitudes très concrètes aux Japonais modernes : chasses d’eau alimentées par des eaux usées, stratégies pour baisser les climatiseurs de bureaux en été2… Puisse le mottainai faire des émules en Occident, où l’idée d’interdépendance entre l’homme et son environnement n’infuse pas (encore) la société !

Fabrication des emballages cadeaux furoshiki en 4 étapes

Étape 1 : Choisir votre tissu japonais. Fleurs de cerisier, grues sur fond doré, éventails, vaguelettes nowaki… Les motifs ne manquent pas ! Dans l’idéal, le morceau de tissu est imprimé au recto comme au verso, mais ce n’est pas une obligation.

Étape 2 : Couper le tissu aux bonnes dimensions à l’aide de ciseaux crantés pour qu’il ne s’effiloche pas. Nous vous recommandons un carré de 50 cm pour emballer un petit objet et un carré de 70 cm pour emballer une bouteille.

Étape 3 : Nouer le furoshiki en suivant les étapes dessinées.

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Ne vous faites pas avoir par la perspective, la bouteille est bien debout sur le tissu. 😉 Il faut ensuite retourner le paquet entre l’étape 3 et l’étape 4 ! Dessins de Sarah Waroquet, d’après Rafaële Vidaling.

3. Créer son propre mini bonsaï, une déco nippone à faire chez soi

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Crédit photo : Sarah Waroquet.

Le mame, un bonsaï miniature

Si beaucoup d’entre nous connaissent le bonsaï, art de cultiver des végétaux miniatures, plus rares sont les familiers du mini bonsaï (ou mame). Cette technique pousse encore plus loin la délicatesse et la précision en s’attachant à des arbres de moins de 15 cm. L’art du mame est représentatif de l’attention japonaise à la petitesse. Dans son récit de voyage, Roland Barthes écrit de très belles lignes à ce sujet :

« Si les bouquets, les objets, les arbres, les visages, les jardins et les textes, si les choses et les manières japonaises nous paraissent petites […], ce n’est pas en raison de leur taille, c’est parce que tout objet, tout geste, même le plus libre, le plus mobile paraît encadré. […] Cependant ce cadre est invisible : la chose japonaise n’est pas cernée, enluminée ; elle n’est pas formée d’un contour fort, d’un dessin, que viendraient « remplir » la couleur, l’ombre, la touche ; autour d’elle, il y a : rien, un espace vide qui la rend mate (et donc à nos yeux : réduite, diminuée, petite)3. »

Le mame nous invite à poser un autre regard sur le monde. Mais s’agit-il, comme l’écrit Raphaële Vidaling4, d’« admirer l’harmonie de la nature à l’échelle du minuscule », ou comme le suggère R. Barthes, d’attirer notre attention sur le vide qui l’entoure ? Une belle question pour nos prochaines méditations

Fabrication d’un bonsaï miniature en 3 étapes

Dans son formidable livre Tout faire soi-même : esprit Japon, Rafaële Vidaling propose trois modèles de pots miniatures. Nous n’en retenons qu’un ici, le plus facile, mais nous ne saurions que trop vous inciter à découvrir les deux autres !

​​Étape 1 : Pour ce DIY japonais très simple, tout commence par une promenade dans la nature à la recherche de plantes de rocaille, de mousses, de graviers, de petites pousses sauvages ou de branches mortes. Cette collecte est un bel exercice pour aiguiser son sens esthétique, car il faut imaginer ce que vous pourrez réaliser à partir des échantillons que vous allez choisir.

Étape 2 : Fabriquer le petit pot de votre mame dans un bouchon de liège. C’est très simple : il suffit de le couper en deux avec un couteau à dents puis de creuser chaque moitié. Comme le montre la photo, vous pouvez aussi « planter » votre bonsaï miniature dans l’un des compartiments d’une boîte à œufs.

Étape 3 : Disposer les végétaux ramassés dans leur petit pot, la terre, la mousse et les graviers venant soutenir les pousses.

Bien sûr, ces créations sont éphémères – sauf si vous avez opté pour une branche sèche –, car la plante ne dispose pas d’assez de substrat pour s’épanouir. Nous vous souhaitons de profiter au mieux de leur fugace beauté !

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Amoureux de la culture nippone, vous savez maintenant comment réaliser vous-mêmes de beaux DIY japonais faciles. Alors, à vous de jouer ! Je vous invite à poster en commentaires vos créations d’inspiration japonaise préférées et, pourquoi pas, les photos des objets que vous avez fabriqués.

 

Sarah Waroquet, pour e-writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Stéphanie, tutrice de formation chez FRW.


Sources :

[1] Synthèse sur l’histoire de l’origami composée d’après CORREIA, Jean-Claude et RAPPARD, Philippe. « De l’art… les plis », dans Les Cahiers de médiologie, 1997/2, n° 4, p. 268-275. Consulté le 9 mai 2022 ici.

[2] s. a. (2015, 22 septembre). Mottanai : la culture anti-gaspillage à la japonaise. Huffington Post. Consulté le 9 mai 2022 ici.

[3] BARTHES, Roland. L’Empire des signes, Paris, Points [Essais], 2014 [1ère éd. 1970], p. 61-62.

[4] VIDALING, Rafaële. Tout faire soi-même : Esprit Japon, Paris, Tana Éditions [Je fais tout moi-même], 2021. Ce livre est une mine d’or ! Les deux derniers DIY japonais faciles en sont tirés.