« La grossesse s’est arrêtée ». En France, 1 grossesse sur 4 se solde par une fausse couche. Les couples se retrouvent souvent dans une extrême solitude et une détresse totale. La députée MoDem Sandrine Josso a travaillé à une proposition de loi favorisant l’accompagnement psychologique des patientes et de leur conjoint confrontés à cette épreuve traumatisante. Bonne nouvelle ! Ce texte législatif a été complété par le gouvernement et surtout adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale. Entre congé maladie sans délai de carence et amélioration de la prise en charge, on vous en dit plus !

Lever les jours de carence en cas d’arrêt naturel de grossesse

La fausse couche est une interruption spontanée de la grossesse qui intervient généralement dans les cinq premiers mois. Elle implique parfois une prescription médicamenteuse ou une intervention chirurgicale que l’on appelle aspiration endo-utérine. Quoi qu’il en soit, les conséquences corporelles sont omniprésentes et intenses.

Ces douleurs physiques sont souvent vécues en silence et plus encore sur le lieu d’activité professionnelle. À l’heure actuelle, il faut savoir que l’arrêt de travail n’est pas systématiquement proposé pour ce type de situation. Et lorsqu’il l’est, il s’agit d’un congé maladie classique. Cela signifie qu’une retenue sur salaire est appliquée aux trois premières journées. Ce fait constitue un véritable frein. Pour pallier cette perte de revenu, les femmes sont nombreuses à faire le choix de retourner travailler alors même qu’elles vivent un drame intérieur.

Pour remédier à ce point, le gouvernement a voulu compléter la proposition de loi en y ajoutant un amendement : la suppression des jours de carence. La levée du délai d’attente permet à celles qui le souhaitent de prendre du temps pour se remettre physiquement et psychologiquement. Elles n’auront plus à se préoccuper de cette contrainte financière.

Cette mesure prendra effet dès que possible et au plus tard le 1er janvier 2024, selon le ministre de la Santé François Braun.

Améliorer l’accompagnement médical et psychologique lors d’une fausse couche

Lors d’une interruption involontaire de grossesse, les répercussions sur la santé mentale sont bien souvent oubliées. Et pourtant ! Une étude de l’Imperial College of London et de l’université KU Leven révèle que 29 % des femmes développeraient un état de stress post-traumatique, 24 %, de l’anxiété sévère et 11 %, une dépression modérée à sévère dans le mois qui suit cette tragédie.

Prendre en compte sérieusement l’accompagnement médical et psychologique des couples n’était donc pas une option pour la députée Sandrine Josso. Par conséquent, à compter du 1er septembre 2024, un parcours fausse couche sera mis en œuvre par les Agences régionales de santé. Il comprend :

  • une formation pour les praticiens hospitaliers et libéraux et les professionnels de psychologie afin de les sensibiliser sur les séquelles psychiques ;
  • un accès facilité à l’information pour les personnes victimes de ce drame ;
  • une meilleure orientation des couples vers un suivi.

À l’instar des médecins, les sages-femmes seront autorisées à guider les patientes vers un psychologue agréé. Les partenaires pourront bénéficier du dispositif.

L’association Agapa accompagne aussi les familles en deuil. Il existe également d’autres manières d’aider les parents qui viennent de perdre leur bébé.

En France, environ 200 000 femmes sont confrontées à un arrêt naturel de grossesse. La souffrance générée est encore trop souvent passée sous silence. Améliorer la prise en charge administrative, médicale et psychologique des couples qui subissent une fausse couche, c’est reconnaître qu’elles sont bien réelles. Même si la loi doit être adoptée par le Sénat, c’est bel et bien une avancée. Continuons de briser le tabou.

➡️ Vous voulez faire bouger les lignes ? Signez la pétition « Fausse couche, vrai vécu » !

Anne-Sophie Loudiyi, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Assemblée nationale — Proposition de loi n° 747

Vie publique — Proposition de loi visant à favoriser l’accompagnement des couples confrontés à une fausse couche

Association AGAPA — Vote de la proposition de loi visant à renforcer l’accompagnement des couples confrontés à une fausse couche

Imperial College London — Une fausse couche et une grossesse extra-utérine peuvent déclencher un stress post-traumatique à long terme