En 2040, un quart de la population française devrait être âgée de 65 ans ou plus, selon les projections de l’INSEE. L’arrivée des baby-boomers dans le troisième âge et l’augmentation de l’espérance de vie représentent un enjeu considérable pour la société. Chaque jour, elle œuvre pour proposer aux séniors un mode de vie à domicile repoussant autant que possible l’entrée en institution. Pour autant, l’avancée en âge induit inévitablement des risques tels que la perte d’autonomie, la dégradation de l’état de santé ou la dépendance. Bien souvent, les enfants de la personne âgée sont sollicités en tant qu’aidants familiaux, mais n’ont pas de connaissances précises dans ce domaine. Comment alors éviter l’EHPAD à nos aînés ? Quelles sont les conditions favorables au maintien à domicile d’un parent âgé ? Des aides humaines, matérielles ou financières existent à chaque étape du grand âge

Évaluer la situation au domicile et les besoins de la personne âgée

L’évaluation des besoins permet de prévenir la perte d’autonomie, de délivrer des conseils personnalisés et d’orienter les familles vers les acteurs principaux du maintien à domicile. Elle s’appuie généralement sur plusieurs points de vigilance.

L’état de santé

On le sait aujourd’hui, l’apparition de maladies peut être limitée en modifiant certaines habitudes. La prévention occupe désormais une place importante dans notre vie quotidienne. Elle préconise des actions simples et efficaces à destination des séniors telles que :

  • maintenir une activité physique régulière ;
  • limiter la consommation d’aliments gras et sucrés ;
  • consulter régulièrement son médecin généraliste ;
  • faire contrôler sa vue, son audition, sa dentition.

En présentiel ou en distanciel, des ateliers collectifs se mettent en place. Il est même possible de s’inscrire directement en ligne.

L’environnement

Vivre à la campagne présente de nombreux avantages qui peuvent rapidement se transformer en inconvénients avec l’avancée en âge.

  • Comment se déplacer quand on ne conduit plus ?
  • Y a-t-il des commerces ambulants ? Des services de livraison à domicile ?
  • Y a-t-il un médecin traitant à proximité ? Une pharmacie ?

Dès l’âge de la retraite, faire le point sur son lieu de vie permet d’envisager un possible déménagement. Bien qu’il s’agisse d’une étape difficile et complexe à organiser, changer de logement à 65 ans se révèle moins contraignant et fatigant qu’à 80 ans.

Le logement

Bien souvent, l’acquisition d’un logement intervient au moment où la famille s’agrandit. Les critères définis prennent alors en compte les besoins du moment : oui, la baignoire est pratique pour laver les enfants ; oui, un grand jardin permet d’installer un toboggan ; oui, choisir une maison à étage contribue à l’exercice physique quotidien ; oui le coliving avec d’autres parents solos, c’est sympa…

Mais, qu’en est-il à 80 ans ? Anticiper certains aménagements prévient les risques de chute à domicile et concourt à la préservation de l’autonomie de la personne âgée.

Les moyens financiers

L’aménagement du logement, les services d’aides à domicile, la livraison de repas, la téléassistance… sont autant de frais à prévoir lorsqu’il s’agit de maintien à domicile. Bien que certaines aides existent, la charge financière doit être prise en compte pour équilibrer le budget familial. Il s’agit bien là d’une nouvelle dépense au même titre que le chauffage ou l’alimentation. L’entraide familiale est souvent nécessaire dès que le niveau de ressource est trop bas.

Mettre en place des services pour le maintien à domicile d’un parent âgé

Dès que le besoin commence à se faire ressentir, plusieurs services peuvent se mettre en place pour favoriser le maintien à domicile du parent âgé.

Les services de soins à domicile

Les services de soins recouvrent l’ensemble des actes infirmiers (pilulier, pansements, etc.) ainsi que les soins d’hygiène (toilette). Il revient au médecin traitant de déterminer la nature des besoins et d’orienter les familles vers les services les plus adaptés. Il peut s’agir :

  • d’infirmiers libéraux ;
  • de SSIAD (services de soins infirmiers à domicile) avec l’intervention des aides-soignantes ;
  • d’ÉSA (équipes spécialisées Alzheimer pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer) ;
  • de SPASAD (services polyvalents d’aide et de soins à domicile).

Ces dépenses de santé bénéficient généralement d’un remboursement des organismes de protection sociale.

Les services d’aide à domicile

Les aides à domicile interviennent dans le but de stimuler la personne dans les tâches de la vie quotidienne : entretien du logement, accompagnement aux courses, préparation des repas, etc. Quand la dépendance s’installe, elles sont chargées de compenser les fragilités du sujet âgé : aide au lever, prise des repas, aide au coucher…

L’aide à domicile peut être salariée d’une structure. On parle alors de service prestataire. Il est également possible d’employer directement une intervenante. On parle alors de service mandataire avec possibilité d’utiliser le CESU (Chèque Emploi Service Universel).

L’accueil temporaire

À mi-chemin entre le domicile et l’institution, des solutions existent :

  • L’accueil de jour : d’une demi-journée à plusieurs jours par semaine, la personne en perte d’autonomie peut être reçue dans un accueil de jour pour participer à des activités adaptées et maintenir du lien social.
  • L’hébergement temporaire : pour quelques jours ou quelques mois, la personne âgée vit au sein d’un EHPAD et partage son quotidien avec les résidents permanents.
  • L’accueil familial temporaire : peu répandus en France, les accueillants familiaux reçoivent chez eux des séniors. Ce mode de vie facilite entre autres les échanges intergénérationnels.

La domotique

Le dictionnaire Larousse définit la domotique comme « l’ensemble des techniques visant à intégrer à l’habitat tous les automatismes en matière de sécurité, de gestion de l’énergie, de communication, etc. » En fonction des besoins, plusieurs aides existent :

  • les interphones ou visiophones avec commande d’ouverture à distance ;
  • les systèmes de téléassistance avec détecteur de chutes intégré ;
  • le chemin lumineux automatique pour déclencher l’éclairage ;
  • l’ouverture et la fermeture des portes et des volets à distance ;
  • les alarmes ou rappels par le biais d’objets connectés : tablette tactile, pilulier…

💡 N’hésitez pas à lire notre article : des actions solidaires pour intégrer les séniors dans le monde numérique.

Solliciter les aides financières mises à la disposition des séniors

« Prendre soin de chacun ». Emmanuel Macron, président de la République française, le 18 septembre 2018.

Parce que le maintien à domicile d’un parent âgé peut rapidement devenir onéreux, des aides sont mises en place pour soutenir les familles.

Les caisses de retraite

Pour les séniors valides, les caisses de retraite distribuent des aides financières et matérielles visant à prévenir la perte d’autonomie. Votre parent âgé a besoin d’être soulagé dans l’entretien de son logement suite à une hospitalisation ou de façon permanente ? Il souhaite se faire livrer les repas ? N’hésitez pas à prendre contact avec la caisse de retraite principale et avec les caisses de retraites complémentaires.

L’allocation personnalisée à l’autonomie (APA)

L’APA est une aide versée par les départements. Il s’agit d’une allocation mensuelle destinée au maintien à domicile des personnes dépendantes de plus de 60 ans. Elle prend le relais de la caisse de retraite quand la situation se dégrade. Une évaluation des besoins est réalisée au domicile du demandeur. Cette visite permet de déterminer le degré de perte d’autonomie (évaluation du GIR) et de mettre en place les dispositifs les plus adaptés à la situation.

L’aide sociale départementale

Pour les retraités ayant des ressources inférieures au montant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), les départements peuvent verser une aide financière destinée à prendre en charge certaines interventions à domicile. Toutefois, contrairement à l’APA, il ne s’agit pas d’une allocation. C’est une avance qui est récupérable sur succession.

Le crédit d’impôt

L’emploi d’une intervenante à domicile en direct ou par le biais d’un service prestataire ouvre droit au crédit d’impôt (remboursement) à hauteur de 50 % des dépenses annuelles, déduction faite des aides financières versées par les organismes publics. La somme doit être reportée par vos soins sur la déclaration annuelle des revenus : cette démarche n’est pas automatique.

Les aides à l’amélioration de l’habitat

Dès lors que des travaux d’adaptation sont nécessaires pour rester vivre à domicile, les pouvoirs publics peuvent apporter un soutien financier, par le biais des :

  • caisses de retraite principales et complémentaires ;
  • conseils départementaux dans le cadre de l’APA ;
  • ANAH ou l’agence nationale de l’habitat à travers son programme « Habiter facile ».

Avec ses antennes et ses permanences départementales, l’Agence nationale pour l’information sur le logement (ANIL) peut vous renseigner gratuitement sur l’ensemble des dispositifs existants.

Vous l’aurez compris, grâce aux progrès de la médecine et à l’avancée de l’innovation technologique de la santé, le maintien à domicile d’un parent âgé peut s’organiser, de nos jours, dans les meilleures conditions possibles. Vous savez désormais comment vous en sortir avec vos aînés ! Pour finir avec une note positive,  foncez lire cet article qui présente le lien entre optimisme et espérance de vie ! À vous le record de vieillesse !

Vanessa VILLENEUVE, pour e-writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Site du gouvernement pour les personnes âgées

Site du CNSA

Site Pour bien vieillir 

Site Essentiel Autonomie

Site de l’ANIL