La médecine douce jouit d’une belle popularité en France. D’après une enquête réalisée en 2019 par Statista, 86 % des sondés en ont une bonne image ! Pourquoi un tel engouement ? Les raisons sont nombreuses. Envie de renouer avec un mode de vie naturel, besoin de se sentir mieux ou de retrouver confiance en soi : les bienfaits de la médecine traditionnelle font de plus en plus d’adeptes. Parmi les pratiques de soins non conventionnelles (PSNC), la kinésiologie permet de lutter naturellement contre le stress. Pourtant, cette méthode basée sur le test musculaire attire et inquiète à la fois… Alors, qu’est-ce que la kinésiologie et pourquoi est-elle controversée ? Que soigne un kinésiologue ? On vous dit tout sur cette technique de « santé par le toucher » à l’écoute de nos émotions.

Qu’est-ce que la kinésiologie ?

La kinésiologie est une méthode développée par les Docteurs Goodheart et John Thie dans les années 60 et 70. Les deux chiropracteurs américains démontrent alors l’interaction entre les muscles, les organes et les méridiens (les canaux par lesquels les énergies circulent dans le corps humain). Inspirée de la médecine chinoise, cette pratique fait le lien entre le corps et l’esprit. Comment ? Grâce au test musculaire, une technique qui met en lumière les corrélations entre l’état physique et le mental d’une personne.

Une médecine douce basée sur le test musculaire

Un test musculaire est réalisé en quelques secondes sur un muscle sain (sans lésion ni blessure) et ne nécessite aucun matériel. Du bout des doigts, le kinésiologue exerce une légère pression. Grâce à la tonicité musculaire observée, c’est-à-dire la réaction du muscle, le praticien est en mesure d’identifier les facteurs de stress du patient.

Selon le Docteur Goodheart, les muscles sont le miroir des émotions. Ainsi, chez une personne stressée ou en souffrance psychique, la tension musculaire est affectée. Le résultat d’un test est donc une piste de réflexion précieuse sur l’origine d’un mal-être.

 

Principales émotions liées aux organes

Le test musculaire permet de déceler les émotions à l’origine du stress. Crédit image : Audrey Denjean d’après Macrovector et Freepik

 

Une méthode à ne pas confondre avec la « kinésiologie appliquée »

La kinésiologie, aussi nommée « non thérapeutique » ou « énergétique », ne doit pas être confondue avec la « kinésiologie appliquée ». L’amalgame entre les deux est fréquent à cause de leurs appellations très similaires, mais il s’agit de deux techniques différentes.

Si la première est une discipline pratiquée par des indépendants non issus de la médecine conventionnelle, la seconde fait appel à des outils d’évaluation tels que la posture, l’amplitude des mouvements ou la démarche et est donc limitée aux professionnels de santé habilités au diagnostic.

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Que soigne un kinésiologue ?

Si le stress peut être un excellent booster d’énergie, il déclenche plus généralement des réactions négatives. Éprouvée de façon disproportionnée ou récurrente, cette réaction naturelle peut conduire à des troubles émotionnels ou physiques. Un exemple ?

Imaginez un auto-entrepreneur souffrant d’atychiphobie, c’est-à-dire ayant une peur viscérale de l’échec. Pourtant très motivé et compétent, il ne parvient pas à développer son activité. Gagné par le stress, il perd ses moyens et n’est plus en mesure d’exploiter son potentiel. Dans son cas, le kinésiologue percevra probablement une fatigue au niveau de la rate ou du pancréas, les organes liés à l’insécurité. Fort de cette information, ce patient pourra entreprendre un travail introspectif bénéfique pour sa carrière.

Les raisons de consulter un kinésiologue sont nombreuses et les champs d’actions du praticien tout aussi variés. En plus du stress, il peut agir sur bien d’autres maux…

Les troubles émotionnels

Générés par la fatigue ou ancrés dans notre personnalité, ils altèrent nos relations et nos pensées. À long terme, ils influent aussi sur notre motivation. Pour gagner en sérénité, il essentiel de traiter :

  • l’agressivité, l’irritabilité et la colère ;
  • la dépendance (tabac, alcool, psychotropes) ;
  • la timidité ;
  • les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ;
  • etc.

Les troubles de l’apprentissage

S’ils ne sont pas irréversibles, ils doivent être pris en charge le plus tôt possible. En complément d’un suivi médical, des séances peuvent aider à lutter contre :

  • le bégaiement ;
  • la dyslexie ;
  • la mémoire défaillante ;
  • le manque de concentration ;
  • etc.

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Les freins au développement personnel

Au-delà des compétences, la réussite passe aussi par l’épanouissement. Pour avoir une bonne estime de soi il est nécessaire de travailler :

  • les comportements préjudiciables (autosabotage) ;
  • les difficultés relationnelles ;
  • l’incapacité de décider ;
  • le manque de confiance ;
  • etc.

Les troubles physiques

S’ils relèvent – uniquement – de problèmes psychosomatiques, le kinésiologue peut aider à gérer :

  • l’excès de poids ;
  • les insomnies ;
  • les problèmes cutanés (eczéma, urticaire) ;
  • les troubles digestifs ;
  • etc.

À noter que le kinésiologue n’agit pas directement sur la psychologie. Comme le souligne le Docteur Guyard, co-fondateur de l’EKMA (École de kinésiologie et méthodes associées), le Touch for Health s’adresse aux personnes souffrant de petits maux. Il ajoute :

« Comme l’invention de la boussole a permis aux bateaux de s’éloigner des côtes sans risques de se perdre, le test musculaire permet à un consultant d’explorer les causes de ses maux, en s’aventurant bien au-delà de ce qu’il connaît de lui-même. » Jean-Claude Guyard

Pourquoi la kinésiologie est-elle controversée ?

Selon le ministère des Solidarités et de la Santé, les connaissances des pratiques de la médecine dite « alternative » sont trop insuffisantes pour être reconnues et conseillées. Parmi elles, la kinésiologie est décriée pour sa formation non médicale et ses dérives sectaires.

Une pratique non reconnue par la médecine conventionnelle

La kinésiologie fait partie des pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) non reconnues comme médecines officielles par l’assurance maladie et la Haute Autorité de Santé. Comme l’hypnose, l’acupuncture ou la naturopathie, cette pratique n’est pas enseignée dans la formation initiale des professionnels de santé et n’est donc pas reconnue par la médecine conventionnelle. Un kinésiologue n’est pas un médecin, il n’établit aucun diagnostic médical et ne prescrit pas de traitement.

Une approche associée à des dérives sectaires

Dans un rapport publié par La Miviludes – la mission interministérielle chargée d’informer le public des risques et des dangers de dérives sectaires – la kinésiologie est décrite comme appartenant à une mouvance spirituelle. Selon l’étude, ses partisans prônent « des choix naturels et authentiques comme l’alimentation biologique et […] les thérapies non médicamenteuses… ». Si ce mode de vie n’est pas dangereux il peut néanmoins représenter une menace lorsque ses adeptes se détournent de la médecine conventionnelle, au nom de concepts idéologiques. En effet, ces dérives peuvent retarder la prise en charge de personnes atteintes de maladies graves.

Les soins alternatifs sont-ils remboursés ?

Comme toutes les PSNC non reconnues, la kinésiologie n’est pas remboursée par la sécurité sociale. Cependant, certaines mutuelles proposent des forfaits pour un nombre limité de séances. Les modalités de remboursement sont propres à chaque contrat de mutuelle santé. Le montant moyen d’une consultation est de 60 euros.

➡️ À retenir : qu’est-ce que la kinésiologie ? Une pratique non thérapeutique qui améliore la gestion du stress, la confiance en soi, les performances physiques et intellectuelles. Une technique de « santé par le toucher » qui ne doit en aucun cas se substituer à un diagnostic médical.

 

Audrey Denjean, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

http://www.lasanteparletoucher.com/kinesiologieTFH.html

https://federation-kinesiologie.fr/La-Kinesiologie

https://www.inserm.fr/wp-content/uploads/2017-12/inserm-rapportthematique-evaluationkinesiologies-2017-0.pdf

Manuel pratique de Kinésiologie de Rabia et Jean-Claude Guyard, publié aux éditions Le Souffle d’Or