Aujourd’hui, environ 85 % des emballages que nous jetons sont d’origine alimentaire. C’est un fléau qui s’est mis en place progressivement et dont on a du mal à se détacher. Les objets à usage unique, les denrées transformées bardées de sachets plastiques ont pris une ampleur considérable au détriment du réutilisable et du fait maison. Il est devenu primordial de réduire ses déchets en cuisine pour tenter d’enrayer le phénomène. Vous vous demandez comment débuter cette action et quels sont les moyens à votre disposition pour diminuer les détritus provenant de votre assiette ? Nous allons vous donner de précieux conseils afin de démarrer cette transition écologique pour limiter le gaspillage alimentaire et la surproduction de conditionnements polluants.
1 / Acheter en vrac pour abaisser la quantité d’emballages issue de notre alimentation
« Celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres. » — Confucius
Réduire ses déchets au quotidien est un travail de longue haleine. Un des moyens d’amorcer votre démarche consiste à faire ses courses en vrac dans des boutiques spécialisées. C’est un premier pied à l’étrier qui vous apportera satisfaction rapidement en constatant la baisse drastique du volume de votre poubelle.
Il convient de respecter certaines étapes charnières pour la mise en place de cette nouvelle routine dans les meilleures conditions :
- Stocker un maximum de contenants réutilisables (bocaux en verre, boîtes, bouteilles, etc.).
- Investir dans des pochons en tissu ou recycler vos sacs plastique et papier.
- Prioriser les produits dont les emballages sont consignés.
- Anticiper le jour de vos courses pour ne pas omettre d’emporter vos récipients.
- Prévoir une liste détaillée de denrées pour acheter la quantité nécessaire.
Lorsque vous vous rendrez dans votre épicerie de vrac, vous n’aurez plus qu’à remplir vos paquets ou vos bocaux. En cas d’oubli de vos conditionnements réutilisables, vous trouverez toujours à disposition des sachets en papier kraft pour faire vos emplettes de façon plus écologique. De cette manière, vous limiterez considérablement le volume de vos emballages alimentaires en un temps record.
2 / Préparer des plats cuisinés pour restreindre le gaspillage alimentaire
Mettre l’accent sur le fait maison
L’un des moyens les plus efficaces pour limiter les restes de nourriture est de cuisiner un maximum. En réduisant les produits transformés, on diminue inexorablement la quantité de déchets liée à leur conditionnement. Qui n’a jamais été contrarié de voir parfois 3 emballages différents pour un simple biscuit ? Ce constat n’a souvent aucune répercussion sur la conservation des vivres et augmente considérablement le pourcentage de plastique dans nos poubelles. Miser sur la cuisine maison, c’est s’assurer de consommer de la nourriture plus saine tout en limitant l’impact sur l’environnement.
Élaborer son menu de la semaine en amont
Planifier l’ensemble des menus entraîne la constitution d’une liste de courses précise. Avec cette organisation, vous serez moins tenté d’effectuer des achats superflus, voire de vous laisser séduire par un repas tout prêt par manque d’inspiration.
Cependant, cette façon de procéder peut s’avérer très chronophage pour certains. Il est donc conseillé de se lancer dans le batch cooking pour optimiser son temps de préparation tout en bénéficiant d’une cuisine plus saine. Cette méthode permet de concocter l’ensemble des plats de la semaine en quelques heures seulement.
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3 / Maîtriser les différentes techniques de conservation des aliments pour réduire ses déchets en cuisine
S’approprier les diverses méthodes de conservation de la nourriture est un levier intéressant pour réduire le gaspillage alimentaire et optimiser son temps de préparation culinaire. On distingue divers procédés :
- La stérilisation : traitement thermique supérieur à 100 °C ayant pour objectif de détruire les micro-organismes d’une denrée.
- L’appertisation (conserves) : association de la stérilisation et du conditionnement dans un contenant étanche. Cette technique peut s’effectuer grâce à un appareil spécifique ou à l’aide d’une casserole d’eau bouillante.
- La déshydratation : suppression partielle ou totale de l’eau comprise dans un aliment afin d’enrayer la prolifération microbienne. Elle peut être réalisée à basse température au four, au déshydrateur ou à l’air libre dans un espace suffisamment sec et aéré.
- La congélation : passage à l’état solide du liquide présent dans une denrée pour diminuer ou arrêter le développement des germes.
- La fermentation : transformation des ingrédients sous l’action de bonnes bactéries ou levures (elle peut être lactique, acétique ou alcoolique).
- Le salage : processus qui consiste en une absorption hydrique des aliments pour limiter la multiplication des microbes. Il peut s’effectuer par salaison (uniquement par le sel) ou par saumurage (immersion des éléments dans de l’eau salée).
4 / Investir dans le réutilisable pour diminuer le volume de détritus provenant du coin repas
Il existe de nombreuses solutions pour éviter le gaspillage. Choisir le réutilisable est une excellente option pour améliorer sa gestion des déchets et réduire ses dépenses. Cela représente un investissement de départ qui se trouve assez vite rentabilisé, car vous n’avez pas à vous réapprovisionner par la suite.
Voici différentes possibilités qui s’offrent à vous :
- Bocaux : pour le transport ou la conservation. Il est très facile de les collecter en récupération pour une démarche qui tend vers le zéro déchet.
- Emballages consignés : favoriser les produits qui font appel à cette démarche. Il ne vous restera plus qu’à les ramener la fois prochaine.
- Sac à pain : il est possible de l’acheter ou de le réaliser soi-même. Il évite de nombreux emballages papier qui terminent directement dans la poubelle.
- Couvre-plats ou « bee wrap » : viennent en remplacement du film alimentaire pour protéger et envelopper les denrées.
- Boîtes hermétiques ou métalliques : pour stocker les préparations cuisinées au réfrigérateur, congélateur ou à température ambiante.
- Sacs de congélation en tissu : pour conserver les fruits et légumes en remplacement de leurs analogues plastiques.
- Tapis de pâtisserie en silicone : pour se substituer au papier de cuisson à usage unique.
- Pailles réutilisables : en bambou ou en acier inoxydable.
5 / Valoriser les déchets organiques provenant de notre assiette en leur offrant une seconde vie
Les composter
Le principe consiste à jeter ses résidus biodégradables dans un bac à compost. Cela concerne vos déchets de cuisine, mais aussi beaucoup d’autres éléments : carton, papier non imprimé, cheveux coupés, herbes tondues, paille, etc. Il est d’usage de l’implanter directement dans son jardin, mais il est également accessible aux appartements. Il suffit d’installer un composteur sur son balcon ou d’utiliser ceux qui sont mis à votre disposition par la commune.
Le processus de dégradation va s’amorcer par le travail des lombrics. Ils vont se nourrir des déchets organiques et les transformer en fertilisant grâce à leurs déjections. Cela fournira un engrais très précieux pour tous types de végétaux (potager, haies, etc.).
Les cuisiner
Nous avons pour habitude de nous débarrasser des pelures de fruits et de légumes. Pourtant riches en nutriments, bon nombre d’entre elles peuvent se consommer si les végétaux n’ont pas été traités. Il est possible de les réutiliser dans d’autres préparations culinaires pour bénéficier de leurs bienfaits tout en limitant le gaspillage.
Il existe différents exemples de recyclage des restes de cuisine. Voici une liste non exhaustive : bouillon, chips, poudre d’épluchures déshydratées comme condiment, pesto de fanes de carottes, gelée de trognons de pommes, etc.
6 / Nettoyer sa cuisine avec des produits d’entretien minimalistes pour améliorer sa gestion des déchets
Réduire ses emballages en cuisine passe également par le nettoyage. Il est assez aisé de remplir ses placards d’une montagne de produits dont la composition et le conditionnement laissent à désirer. Pourtant, il existe des méthodes naturelles, simples et multi-usages :
- Bloc de savon de Marseille : substitut idéal au liquide vaisselle pour laver les plats efficacement grâce à son action dégraissante. Il permet également d’entretenir votre évier et votre plan de travail.
- Éponge en luffa : d’origine végétale, elle possède la même performance que nos traditionnels rectangles vert et jaune.
- Tawashi : éponge confectionnée à l’aide de chaussettes usées ou orphelines.
- Brosse de cuisine : pour les fonds de casserole très incrustés, elle sera votre parfaite alliée sur du très long terme.
- Vinaigre blanc + peaux d’agrumes : sa composition minimaliste recycle vos épluchures de citrons ou d’oranges. Ce mélange vous permettra de nettoyer, désinfecter, désodoriser et retirer le calcaire à moindre coût.
- Essuie-tout lavable : excellente alternative écologique, cet accessoire en microfibre pourra remplacer une quantité astronomique de papier absorbant.
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Réduire ses déchets en cuisine n’a donc plus aucun secret pour vous. C’est une démarche accessible qui vous permettra de réaliser de belles économies tout en respectant davantage l’environnement. En procédant de manière progressive, les habitudes vont rapidement être ancrées dans votre quotidien et vous ne pourrez plus faire marche arrière. Maintenant que vous avez toutes les clés en main, c’est à vous de jouer !
Marie-Anne Vion, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Élodie, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Économie. gouv. Conservation des aliments : toutes les techniques. [en ligne] (consulté le 06/07/2022)
Manger bouger. Pourquoi et comment acheter en vrac ?. [en ligne] (consulté le 06/07/2022)