Malgré l’image d’Épinal que la société a tendance à trop véhiculer, savoir nourrir son bébé au sein n’est pas inné. Même si plus de 80 % des mères souhaitent allaiter et tentent l’aventure, nombreuses sont celles qui abandonnent aux premières difficultés. Manque d’informations, croyances culturelles et familiales erronées, isolement… Toutes les femmes peuvent pourtant produire du lait et allaiter leur nouveau-né.
Voici 7 précieux conseils qui m’ont permis de nourrir sereinement mon bébé au sein pendant plus d’un an. C’est l’expérience la plus géniale que j’ai dès lors réalisée ! J’aime aujourd’hui transmettre ces savoirs et partager mon enthousiasme sur cet incroyable élixir de vie. État d’esprit de mère allaitante, positions de tétées, alimentation galactogène ou objets complices d’aventure lactée… Voici mes recommandations pour réussir son allaitement maternel.

 

1. Être motivée et avoir confiance : la base d’un bon début d’allaitement

Avant de débuter, n’oubliez jamais que chaque histoire est singulière et que vous êtes la meilleure personne pour savoir ce qu’il y a de mieux à faire pour vous et votre bébé. Quel que soit votre choix, il sera le bon. Le désir d’allaiter est souvent culturel et familial. L’allaitement est parfois à la mode, parfois non. Si vous-même avez été nourrie au sein, ou si vos amies l’ont expérimenté, il y a de fortes chances que vous ayez envie d’essayer.

Allaiter demande beaucoup de motivation, de temps et d’organisation, surtout si vous désirez reprendre votre activité professionnelle rapidement. Rassurez-vous, tout va bien se passer ! Il y a des hauts, des bas, (notamment en cas de pic de croissance ou de problèmes de succion), qui engendreront de la fatigue pour vous et votre bébé. Mais rappelez-vous que chaque jour est unique et ne se ressemble pas. Tout finit par toujours rentrer dans l’ordre ! Faites tel que vous le ressentez et suivez votre instinct de mère. La motivation participe très largement à la réussite d’un exercice. Il en va de même pour le succès de votre allaitement maternel. Ayez confiance en vous et votre bébé : le corps humain féminin est aussi puissant que l’univers !

 

« L’important est de faire le choix le plus avisé pour soi », Anna Roy, sage-femme.

 

2. S’outiller : ces objets qui nous accompagnent dans notre aventure lactée

Le coussin d’allaitement s’avère l’essentiel numéro 1. Pour une tétée relaxante et une prise de sein optimum, il faut impérativement que vous soyez confortablement installée. Vous pouvez bien sûr superposer des oreillers, mais la praticité du coussin en forme de lune est incomparable !

Les coussinets absorbants (à glisser dans le soutien-gorge), sont très pratiques pour éponger les fuites de lait, notamment en début de parcours ou lors de pics de croissance. Les langes en coton sont quant à eux, très utiles, pour absorber les régurgitations après la tétée. Vous pourrez également vous y lover (dans les grands formats) et vous protéger des regards extérieurs. D’ailleurs, si vous êtes d’humeur à donner le sein, partout, tout le temps, les vêtements d’allaitement deviendront rapidement vos meilleurs amis. Tee-shirt, pulls, robes, pyjamas… Plus besoin de se déshabiller et de se contorsionner pour nourrir votre bébé !

Si la montée de lait tarde à se faire, le tire-lait peut s’avérer être un indispensable de vos débuts. La puissance des modèles médicaux (prescrits sur ordonnance ou disponibles dans les maternités) stimule facilement la montée de lait. Il est en revanche conseillé de ne l’utiliser qu’épisodiquement et jamais durant les six premières semaines (tout comme la tétine). Votre corps doit comprendre les réels besoins nutritionnels de votre bébé, ce qui permettra à la lactation de s’installer. Plus votre bébé tète, plus votre corps produit du lait. Si votre enfant s’habitue à la tétine ou au biberon, il pourra devenir plus fainéant à téter ou pratiquer la fameuse « grève de la tétée ».

Pour résoudre certains problèmes, quoique non essentiels, certains objets comme les tétons en plastique, les coquilles, ou encore, la crème lanoline, peuvent rendre l’expérience plus confortable.

 

3. Se documenter en amont pour réussir son allaitement maternel

Tout comme le fait de devenir mère, allaiter s’apprend et s’apprivoise. Renseignez-vous au maximum, surtout si vous êtes novice.

Discutez-en avec vos amies qui ont déjà donné le sein, visionnez des témoignages sur le net et procurez-vous au moins un guide sur le sujet, qui vous transmettra les bases à connaître. Il est également essentiel d’émettre votre souhait d’allaiter dans votre projet de naissance et d’informer les professionnels de santé qui vous accompagnent. Les cours de préparation à la naissance sur l’allaitement m’ont énormément éclairée.

Quelques sites Internet font autorité sur le sujet et regorgent d’informations disponibles gratuitement. Citons par exemple la Leche League, la COFAM (Coordination Française pour l’Allaitement Maternel) ou IPA (Information pour l’allaitement). Ces sites vous informeront toujours mieux que quiconque sur les bonnes pratiques et les dernières découvertes en la matière. Santé publique France a également publié un guide destiné aux mères allaitantes.

 

4. Écouter son bébé et adopter les bons réflexes pour des tétées réussies

Pour bien mettre en place et mener sereinement son allaitement, c’est le principe de « l’offre et de la demande » qui prime. Votre bébé décide du moment, de la quantité et de la durée de la tétée. Conseillé pour installer la lactation, « l’allaitement à la demande » permet d’établir un rythme personnalisé, pour répondre aux besoins physiologiques de votre enfant. Oubliez les horaires fixes et repérez ses signaux de faim : lorsque celui-ci agite la tête de gauche à droite, sort sa langue, met sa main dans la bouche, il est temps de lui offrir le sein. Certains enfants montrent un grand appétit le matin, tandis que d’autres préfèrent téter davantage le soir.

Il est également conseillé de pratiquer le contact peau à peau le plus possible, véritable clef pour libérer l’ocytocine (l’hormone de l’amour, de la confiance et du lien). Réductrice du stress, l’activation de cette hormone participe très largement à la production de lait maternel.

Adopter de bonnes positions de tétées limite l’apparition de mauvais réflexes de succion, qui peuvent engendrer de douloureuses crevasses du téton ou des maux de corps. Les mères pratiquent spontanément la position de la madone (ou en berceuse) : dos bien droit et corps détendu, l’avant-bras du côté où le sein est actif, soutient le bébé. La position de la louve (à 4 pattes, sein porté vers le bébé, qui est allongé sur le dos), est certes plus fatigante, mais elle est efficace en cas d’impression de manque de débit. La gravité facilite la coulée de lait.

Alternez les seins à chaque tétée et notez ces informations. Il faut en effet que le sein soit vidé pour que le corps produise de nouveau du lait. La qualité de lait de fin de tétée est plus grasse que celui du début, qui  lui, désaltère. Ce lait gras doit être consommé par votre bébé, car il en a besoin pour couvrir ses apports nutritionnels.

Certains enfants ont besoin d’être guidés pour bien prendre le sein. La bouche doit toujours être largement écartée (comme une ventouse, et non pincée). Répétez la mise au sein plusieurs fois jusqu’à obtenir une bonne prise. Insérez un doigt dans la bouche de bébé pour l’inciter ouvrir sa bouche, et à adapter sa position.

Déposer quelques gouttes de lait maternel sur vos tétons en fin de tétée, aidera à la cicatrisation et à l’apaisement de votre peau. Le lait maternel, cicatrisant miracle, est magique !

 

5. Se reposer et bien s’alimenter : faire de son corps son meilleur allié

Même si vous désirez reprendre votre rythme effréné d’avant grossesse, le maître-mot pendant la phase de post-partum et surtout d’allaitement, c’est le repos. Pour produire suffisamment de lait de qualité, il faut ainsi relâcher la pression et adopter une alimentation saine et variée. Lorsque j’appliquais ces deux commandements, mon lait coulait à profusion et mon bébé était repu (une expérience très satisfaisante). Il ne faut pas manger pour deux, mais plutôt régulièrement et de façon très équilibrée, tout au long de la journée. Et se reposer, le plus possible, avec son bébé !

Certains aliments dits galactogènes peuvent être grandement utiles pour aider à la production de lait. L’eau (au moins 3 litres par jour) est indispensable. Pour booster le phénomène, les tisanes de fenouil, l’anis, le lait d’avoine, le fenugrec, le chocolat noir, les fruits secs (amandes, noix de cajou) ou la levure de bière obtiendront de bons résultats. Intégrez-les dans vos menus. La toile abrite de nombreuses recettes qui aideront à la lactation. Faites-vous plaisir ! Allaiter consomme beaucoup de calories.

 

6. S’entourer un maximum pour conjuguer allaitement et succès

Un proverbe africain très éloquent dit « qu’il faut un village entier pour élever un enfant ». C’est vrai ! Ne pensez pas être la seule actrice dans cette aventure. Pour bien réussir votre allaitement maternel, le rendre léger et agréable, n’oubliez pas que vous formez une équipe avec le papa (ou votre partenaire de vie). Vous aurez besoin d’être épaulée, notamment si vous nourrissez votre bébé la nuit.

Suite à mon accouchement, une conseillère en lactation du PMI de mon quartier, m’a proposé son aide et son soutien. Sa présence m’a été réconfortante. Présentes un peu partout sur le territoire français, elles sont disponibles et dévouées à soutenir les femmes durant leur post-partum. N’hésitez pas à vous faire connaître dans les établissements de votre quartier. Vous pouvez également faire appel à une Doula pour vous supporter dans votre aventure lactée.

Si vos amis vous demandent de quoi vous auriez vraiment besoin, les plats cuisinés et quelques heures de ménage vous seront très utiles.

Reposez-vous ainsi sur votre entourage pour vous aider physiquement, matériellement et surtout, moralement. Nourrir son bébé au sein implique parfois des moments de doute et d’extrême fatigue qu’il faudra surpasser. Se faire épauler vous sera essentiel. J’ai grandement ressenti le besoin d’échanger avec le père de ma fille, qui s’est fait une joie de participer à l’expérience et de me supporter dans toutes les situations. Ne boudez pas ces aides, elles sont fondamentales pour réussir son allaitement maternel.

 

7. Persévérer : les obstacles à surmonter pour un allaitement maternel fructueux

Vous rencontrez peut-être plusieurs épreuves à dépasser au fil de votre aventure lactée. De nouveau, toutes les femmes sont singulières et il en est de même pour les parcours des mères allaitantes. J’ai dû personnellement surpasser un RED (rejet d’éjection dysphorique) durant quelques mois, qui m’a fait douter sur ma capacité à supporter la pratique. Le RED est un horrible chamboulement hormonal qui survient en début de tétée et crée un immense état de mal-être, allant du simple spleen à l’envie de se suicider (une horreur). Sans les formidables articles de la Leche League, qui documentent tous les phénomènes possibles de l’allaitement, j’aurais probablement abandonné les tétées. Vous n’êtes pas seule. D’autres femmes auront déjà rencontré les éventuels problèmes que vous devrez surmonter. Crevasses, grève de la tétée, pic de croissance, impression de manque de lait, mastite, engorgement… Tous ces phénomènes peuvent se présenter sur votre route, une ou plusieurs fois. Ils méritent d’être écoutés et soignés. N’abandonnez pas aux premières difficultés. Les bébés ne se désintéressent pas du sein avant leurs 8 mois. De nombreuses professionnelles sont là pour vous aider. Ne vous découragez pas ! Votre rythme de croisière va vite se mettre en place ! À vous le surf sur les vagues d’amour et d’ocytocine !

 

Bébé repu et apaisé

Bébé repu et apaisé ©Pixabay

 

Aussi nommé « or blanc », le lait maternel détient des pouvoirs extraordinaires, pour vous et votre bébé. Il reste la meilleure alimentation possible à offrir.

Pour réussir votre allaitement maternel, ayez confiance en vous, en votre enfant et en la vie.

Accrochez-vous, et faites-vous aider, c’est essentiel. N’hésitez pas à vous faire accompagner, si besoin, par une professionnelle.

Je vous souhaite un bon allaitement. Vous verrez, cette incroyable expérience est inoubliable !

 

 

Florence Ricaud, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Pour aller plus loin, consultez notre article sur le ​​post-partum.

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Sources :