Vous y êtes, enfin ! Cela fait des semaines que vous traînez votre mal de dos. Cette séance de kinésithérapie, c’est un peu votre salut. À plat ventre sur la table, les bras ballants, vous êtes prêt à commencer votre rééducation. Et là, le drame. Sans autre préambule qu’un massage express, on vous colle quatre électrodes sur les trapèzes et une bouillotte sur les lombaires. Vous pensiez être parvenu à trouver un kinésithérapeute compétent ? Voilà que le vôtre part s’occuper d’un autre patient dans la salle d’à côté. Bye bye le traitement efficace de votre pathologie et de vos douleurs, bonjour les longues minutes de solitude sur un fond musical douteux. Vous qui aviez pourtant une bonne opinion du milieu paramédical… C’est décidé, on ne vous y reprendra plus ! La prochaine fois, vous aurez réussi à choisir un bon kiné. Voici les 4 conseils d’une ancienne praticienne libérale pour enfin mettre toutes les chances de votre côté.

1 – Définir ses besoins et ses préférences thérapeutiques pour choisir un bon kiné

Le motif de consultation

Le début de votre quête consistera à chercher une prise en charge kinésithérapique qui corresponde à votre prescription médicale. Questionnez-vous sur vos besoins. Est-ce d’un kiné du sport suite à une rupture des ligaments croisés au ski ? D’une rééducation périnéale à cause de vos complications post-partum ? Ou encore d’une séance de désencombrement respiratoire pour votre nourrisson qui souffre d’une bronchiolite ? Parmi les 77 035 professionnels inscrits au tableau de l’Ordre, certains ont une pratique généraliste tandis que d’autres se sont spécialisés et traitent des pathologies précises. Les modalités pratiques peuvent être aussi très spécifiques (balnéothérapie, à domicile, etc.). Pour bien comprendre ce qu’implique votre ordonnance, demandez conseil à votre médecin prescripteur. Vous pouvez aussi consulter la fiche pratique qui se réfère à votre cas sur le site du Conseil National de l’Ordre des Masseurs-Kinésithérapeutes.

Un homme ou une femme

Cette profession paramédicale est aujourd’hui relativement paritaire dans le secteur libéral et mixte, qui représente à lui seul 85.3 % de l’exercice. La plupart des séances de rééducation se déroulent en sous-vêtements. Vous pourriez donc vous sentir plus à l’aise avec un homme ou une femme selon votre pathologie. Pensez à définir votre préférence sur ce point. Et pour celles et ceux qui y verraient l’opportunité d’un moment sympa, c’est peine perdue. Si autre chose que votre traitement occupait l’esprit de votre kiné pendant les soins, ce serait son planning ou sa liste de courses. Pas votre époustouflante musculature !

2 – Repérer les signes d’une bonne séance de rééducation et trouver un kinésithérapeute compétent

Une prise en charge individuelle et humaine

Une des grandes différences entre un bon et un mauvais kiné est le temps qu’il vous accorde. Une séance inclut les démarches administratives, le temps de déshabillage et de rhabillage. Autant dire qu’il va falloir passer pro dans l’art d’ôter ses vêtements fissa. Mais une fois sur la table ou le tapis de sol, votre soignant est là pour s’occuper de vous. Uniquement de vous. Pas d’un autre patient en même temps. Pas d’un téléphone qui ne cesse de sonner au secrétariat. Vous. Sa présence est essentielle à votre guérison.

Par leur nombre, ces praticiens représentent la première profession de rééducation et la 4e profession de santé en 2020. Leur rôle est donc primordial dans le parcours de soins des patients et ils se doivent d’être des personnes de confiance et à l’écoute. L’altruisme et l’empathie sont des qualités humaines indispensables à une bonne prise en charge. N’hésitez pas à changer de kinésithérapeute s’il vous semble que le vôtre ne possède pas les compétences relationnelles appropriées.

Le toucher pour soigner

Cet expert de l’anatomie, de la physiologie et de la biomécanique œuvre tel un artisan du corps. Ses mains représentent son principal outil diagnostic et thérapeutique. Dans son livre La naissance de la kinésithérapie, Jacque Monet en décrit l’importance avec toute la justesse nécessaire :

« Rien ne remplacera jamais la main qui perçoit et qui analyse, qui soulage, apaise et réconforte, qui soutient dans le maintien ou la reprise souvent difficile de la fonction. Cette main attentive à la plainte et disponible à l’écoute […] et dont les kinésithérapeutes, heureusement, savent encore se servir pour soigner. »

un bon kinesitherapeute soigne son patient avec ses mains

Le contact manuel est à la base de la kinésithérapie. Source : Unsplash

La fréquence et la qualité du toucher trahissent donc sans fausse mesure l’expertise de ces soignants. Le meilleur kiné est celui qui manipule vos muscles, vos articulations, vos fascias. Il vous conseille et vous guide dans la bonne réalisation de vos exercices de rééducation.

👌 À lire aussi pour papoter d’autre chose que de la météo pendant les séances : Les cyanotypes, un art tout en douceur.

3 – Connaître les obligations déontologiques des kinés afin de bénéficier d’une prise en charge paramédicale sérieuse

Les obligations administratives

Le prix et le remboursement des actes de masso-kinésithérapie d’un praticien libéral conventionné sont fixés par la Sécurité sociale. Votre thérapeute se devra d’en respecter la nomenclature et les obligations d’échanges administratifs. Les moyens de paiement acceptés (chèques, tiers-payant, etc.) ainsi que les dépassements d’honoraires doivent vous être clairement annoncés avant la facturation.

Une thérapie consciencieuse débutera par la réalisation d’un bilan diagnostic kinésithérapique. Dans le jargon, son petit nom est le BDK. C’est une démarche obligatoire depuis 1996 dans le cadre de la prescription médicale. Il s’agit d’un moment d’échange autour de votre pathologie afin d’évaluer vos capacités fonctionnelles et de définir le traitement adapté. Il servira de référentiel à votre rétablissement et de support de liaison pluridisciplinaire.

La qualité de l’offre de soins

Des techniques diversifiées et qualitatives sont les prérequis d’une bonne prise en charge kiné. Cinq années d’études initiales en assurent la maîtrise à travers la préparation et l’obtention d’un diplôme d’État. À ce jour, en France, 73.9 % des praticiens sont formés par les Instituts de Formation en Masso-Kinésithérapie (IFMK). Les 26.1 % restants proviennent d’écoles étrangères. Tout kinésithérapeute qui exerce son activité sur le territoire français doit être inscrit à l’Ordre. Il continuera à approfondir ses connaissances et ses compétences grâce à des cursus :

  • obligatoires depuis 2014 dans le cadre du Développement Professionnel Continu ;
  • optionnels à travers des enseignements pratiques ou universitaires.

Ces certifications complémentaires sont autant de signes d’un réel engagement kinésithérapeutique. Elles peuvent être nombreuses (thérapies structurelles, viscérales, neuro-dynamiques, vestibulaires, K-taping, trigger points, etc.). Elles sont souvent affichées dans les salles d’attente, à l’accueil ou dans les box individuels.

Le respect des limites professionnelles

Le professionnalisme d’un masseur-kinésithérapeute dépend aussi de son attitude en regard de l’intimité des personnes qu’il soigne. Il est soumis au secret médical et doit respecter les limites annoncées par le patient. Nous vous rappelons qu’en aucun cas un soin ne nécessite d’être intégralement déshabillé, même ceux qui relèvent des traitements urogynécologiques et cancérologiques mammaires. Si un praticien semble outrepasser ces limites, signalez-le.

4 – Poser les bonnes questions avant de prendre rendez-vous dans un cabinet de kinésithérapie libérale

La place de la motivation

La première chose qui devrait être questionnée avant de solliciter un kinésithérapeute investi dans son travail, c’est votre motivation. Eh oui, un bon traitement de rééducation nécessite l’implication du patient pendant et après les séances ! Un soignant sérieux laissera toute la place nécessaire à votre ressenti et à vos remarques, mais il restera force de proposition. C’est lui qui mettra en place votre protocole de soins et qui choisira entre une kiné douce ou dynamique. Ce n’est donc pas la peine de préciser que votre petit truc à vous, c’est uniquement le massage. Que les étirements et le renforcement musculaire ce n’est pas trop votre dada et que de toute façon, vous n’avez jamais été un grand sportif. Paroles de pro !

differents outils pour les seances de reeducation

Les exercices de kiné ont une place importante en rééducation. Source : Pexels

Les questions à l’entourage

Les recommandations ou les avis des professionnels de santé et de vos proches peuvent se révéler utiles pour trouver un kinésithérapeute compétent. Dans les deux cas, une seule bonne question s’impose : pourquoi ce praticien en particulier ? Si Tatie Josette commence à vous parler de l’incroyable poigne de son kiné en se référant à la circonférence de ses biceps, passez votre chemin.

Voici une liste de soignants susceptibles de bien vous conseiller :

  • les médecins : prescripteurs, traitants ou spécialistes (chirurgiens, pneumologues, cancérologues, médecins du sport, obstétriciens, etc.) ;
  • le personnel paramédical : infirmières libérales, ostéopathes, podologues, ergothérapeutes, etc.

Vous l’aurez compris, il y a des points sur lesquels vous ne devez pas transiger pour choisir un bon kiné. C’est autant de questions qu’il est pertinent de poser lors de la prise d’un premier rendez-vous dans un cabinet libéral de kinésithérapie. Utilisez dès à présent cet article telle une super check-list ! Elle vous permettra de ne rien oublier pour enfin bénéficier de tous les avantages d’une rééducation de qualité.

⏩ Vous avez trouvé un super kiné et vous êtes dans sa salle d’attente ? Profitez d’une lecture agréable et originale grâce à un autre article e-Writers : Commencer un bullet journal.

Cécile Prunier Arnoult, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW.

Sources :