Vous habitez une agglomération où le lien social entre voisins est difficile à développer ? Vous aimez la nature, mais son accès est compliqué, voire impossible, par manque de temps ou de moyens ? Pourquoi créer un jardin partagé en ville serait-elle la solution idéale ? Que vous soyez citadin dans l’âme ou simple passager pour la durée de vos études, ce concept est fait pour vous. Entre désir de partager et volonté de réintroduire la verdure au sein des espaces urbains bétonnés, le jardin participatif paraît être le compromis parfait. Cultiver un potager collectif tout en imaginant un lieu de rencontre où le végétal et l’humain sont placés au centre de la discussion. Aujourd’hui, la tendance est clairement vers un retour aux sources et de nombreux mouvements citoyens ont vu le jour dans ce sens.
1. Favoriser le lien entre les habitants d’une ville par le jardinage
Dans notre société où le groupe laisse place à l’individu, les connexions entre résidents d’une même ville ont tendance à disparaître. Seulement, nous ne sommes pas faits pour vivre seuls sans interactions sociales, nous avons pu en faire le triste constat lors des derniers confinements.
Alors pourquoi créer un jardin partagé en ville serait-elle la solution à cette problématique sociétale ? Car son but est de mettre en place une activité commune, le jardinage, qui rassemble la quasi-totalité du voisinage, sans distinction sociale, culturelle ou générationnelle. Cet espace collectif est vraiment axé sur le partage, l’entraide, le lien social et les rencontres.
🔎 Bon à savoir : Le gouvernement valorise et finance les projets d’agriculture urbaine comme les jardins partagés. Ce budget peut être utilisé aussi bien pour acheter du matériel de jardinage que pour former des intervenants à l’accompagnement et l’animation de ce lieu.
De multiples activités peuvent graviter autour de cet espace collaboratif et le rendre vivant et attractif :
- Des ateliers pédagogiques et ludiques en coopération avec les écoles voisines sont proposés. Le but est d’apprendre à ces petits citadins les rudiments du jardinage.
- Des espaces de travail adaptés à toutes les conditions physiques avec des bacs hauts de culture hors-sol.
- Des rencontres intergénérationnelles mêlant école, crèche et maison de retraite, pour le plus grand plaisir de tous.
- Des réunions conviviales autour de la biodiversité, l’aménagement, la répartition des activités du lieu.
- Des moments dédiés aux plantations et aux récoltes.
2. Renouer avec la terre dans un jardin urbain, collectif et à proximité de chez vous
L’écologie est au centre des préoccupations actuelles, mais qu’en est-il concrètement dans nos actes citadins ? Il est facile de comprendre pourquoi le lien avec la terre et la nature paraît rompu. L’environnement bétonné et l’agitation perpétuelle de la vie urbaine en sont les principales causes.
Pourtant, les bienfaits d’une pause végétale sont nombreux :
- s’aérer l’esprit avec une activité physique extérieure ;
- retrouver son calme après une journée stressante ;
- apprendre au contact de la terre et des autres.
La proximité du lieu est indispensable pour s’octroyer ce moment de manière simple et régulière.
Vous partez de zéro en jardinage ? Nul besoin de grandes compétences pour se lancer puisque l’intérêt de ce concept est justement le partage et l’entraide. Alors arrosez les jeunes pousses de salades ou récoltez les délicieuses framboises et groseilles.
Vous êtes un jardinier aguerri ? C’est parfait ! Avec bienveillance, proposez et transmettez vos connaissances à vos voisins. Et pourquoi ne pas en profiter pour leur enseigner quelques techniques pour biner ou piocher sans se faire mal ?
3. Sensibiliser les citadins au plaisir de manger sainement
« L’écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l’environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux. » — Nicolas Hulot
Le jardin partagé a un rôle éducatif primordial, il interroge sur l’importance d’une alimentation saine et variée. Les bénéfices de ce type de nourriture, pour avoir un corps en pleine santé, ne sont plus à prouver. Pourtant, dans des projets comme celui-ci, un appui pédagogique est souvent nécessaire.
L’écologie vient une fois de plus dans cet article appuyer l’enjeu de respecter la Terre et cela passe ici par le choix d’une agriculture biologique.
Voici un petit rappel des différents modes de productions agricoles :
- L’agriculture conventionnelle : son but est le rendement au détriment de la qualité (utilisation de pesticides et engrais chimiques).
- L’agriculture raisonnée : vise à réduire son impact sur l’environnement sans remettre en cause sa rentabilité économique.
- L’agriculture biologique : proscrit complètement l’usage de produits chimiques parfois même au détriment de la rentabilité des récoltes et défend la protection de l’environnement.
La prise de conscience passe par des actions concrètes. Par exemple, la création d’un carnet répertoriant toutes les recettes des membres pour utiliser les légumes du jardin et ainsi s’offrir un panel de possibilités gustatives. Rien n’est plus efficace que d’éduquer son palais au bonheur d’une nouvelle saveur bien cuisinée. Acquérir de nouveaux automatismes en développant son goût pour une alimentation saine est la clé de la réussite.
4. Mutualiser les efforts pour produire ses propres légumes
Un des grands intérêts d’une structure collective pour produire ses légumes est justement le nombre de participants actifs au projet. Nous pouvons parler d’intelligence collective lorsque la mutualisation des efforts permet d’obtenir de meilleurs résultats qu’en étant seul. Pouvoir jouir d’une récolte variée de légumes pour seulement 1 h par semaine passée à jardiner, n’est-ce pas le rêve de tout producteur ? Il vous reste maintenant du temps pour profiter d’un moment convivial à bavarder avec votre voisine rencontrée sur le chemin.
Des procédés agricoles existent pour aider les jardiniers dans ce sens. La permaculture, par exemple, est basée sur le respect de la Terre nourricière et de l’humain. Cette méthode demande une grande préparation du terrain et une observation en amont du processus, mais au fil des années les efforts à fournir sont minimisés.
Les principes de la permaculture sont simples à mettre en place :
- Diminuer les nécessités en eau avec le paillage des plantations.
- Protéger les sols en excluant les outils mécaniques, produits toxiques et engrais chimiques.
- Respecter les cycles des récoltes et ne prendre que le nécessaire, laisser à la terre de quoi se régénérer.
- Observer la nature pour procéder si besoin à quelques ajustements.
🐟 Pour aller plus loin, cet article sur l’aquaponie devrait vous plaire.
5. Réduire les déchets domestiques grâce au bac à compost
Parler d’un projet de jardin partagé sans aborder le thème des déchets domestiques aurait été un blasphème pour l’univers du jardinier engagé. Effectivement, qui dit potager, dit composteur. La prise de conscience collective commence à avoir un impact réel sur l’environnement. Entre 2005 et 2015, une baisse significative des ordures ménagères résiduelles est constatée, environ 20 % de moins (source : notre-environnement.gouv.fr). Une donnée très encourageante et il est important de continuer dans ce sens.
Mettre vos épluchures de fruits et de légumes à composter dans votre jardin partagé ne présente que des avantages. Pour réduire vos déchets organiques, fournir un fertilisant naturel à la terre et enrichir le sol de micro-organismes vivants, le composteur est la solution idéale.
📖 À lire aussi : avoir un composteur sur son balcon.
6. Végétaliser des zones urbaines bétonnées avec un potager
Si nous prenons le temps d’observer la végétation sauvage en ville, le constat est motivant, car elle est finalement partout en petite quantité. Une simple fissure dans le goudron d’un trottoir et hop, une jeune pousse de pissenlit apparaît. Il suffirait d’aider les plantes déjà existantes naturellement dans cet univers stérile pour apporter plus de verdure dans nos paysages urbains.
De nombreuses initiatives citoyennes envahissent les espaces inoccupés de leurs quartiers pour les végétaliser. En dehors de l’espace dédié au jardin partagé, les associations soutenant ces projets développent souvent d’autres actions dans la ville tournant autour de la nature et du lien social.
Concevoir des zones de verdures comestibles dans l’espace urbain présente de nombreux avantages écologiques :
- une réduction des émissions de CO2 par la végétalisation de la ville ;
- une production de fruits et légumes pour une partie de la population ;
- une réduction du circuit de consommation puisque le producteur est le consommateur ;
- une diversification et une augmentation de la faune au sein d’une agglomération.
Pourquoi créer un jardin partagé en ville ? Ce qu’il faut retenir
La création d’un projet d’envergure comme celui-ci prend du temps et présente un défi de taille. Cependant, les retombées positives sont nombreuses pour la population, en voici un résumé :
- développer les liens sociaux, culturels et générationnels par le biais d’un lieu collectif d’agriculture urbaine ;
- produire aujourd’hui ensemble les récoltes de demain dans le respect de l’environnement ;
- intégrer des espaces végétalisés dans les paysages citadins ;
- prendre plaisir à manger sainement avec des productions biologiques de proximité.
Vous connaissez maintenant tous les avantages de créer un jardin partagé dans votre ville, c’est à vous de jouer !
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Damia Briez, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Environnement.gouv : « Les déchets produits par les ménages »
Agriculture.gouv : « Programme national pour l’alimentation »