De nos jours, faire ses courses relève du casse-tête. Entre les messages de santé publique, le porte-monnaie et la planète, le consommateur se perd dans un labyrinthe d’injonctions contradictoires. Doit-on privilégier le mode de production ou l’origine ? Ne cherchez plus la réponse : les deux, mon capitaine ! Découvrez comment consommer bio et local permet de gagner sur tous les tableaux ! Vous allez voir que manger des produits issus de l’agriculture biologique permet de préserver l’environnement et votre santé. Se nourrir avec des fruits et légumes plus naturels et de saison ne coûte pas plus cher. Et acheter sans intermédiaires aide à développer l’économie de nos régions.
Pourquoi votre alimentation a un impact sur votre environnement et le climat
AB, le label champion de l’écologie
L’agriculture biologique est un mode de production qui protège l’environnement. Son cahier des charges interdit les engrais et les pesticides de synthèse. Les OGM et les antibiotiques en élevage sont aussi proscrits.
Choisir de manger bio, c’est donc contribuer à :
- préserver la fertilité des sols ;
- restaurer la qualité de l’eau ;
- prendre soin du bien-être animal ;
- ralentir le déclin de la biodiversité.
L’agriculteur bio doit se passer de produits chimiques pour lutter contre les ravageurs ou les parasites. De ce fait, il choisit d’autres moyens pour restaurer les équilibres naturels sur sa ferme. On peut citer l’expérimentation du désherbage écologique grâce aux Kunekune dans le vignoble bordelais. Le travail des sols favorise l’action, en sous-sol, de tous les micro-organismes comme les vers de terre. Ainsi, les plantes qui poussent seront plus fortes et résisteront mieux à d’éventuelles attaques. Cette terre riche permet également de mieux retenir l’eau. Les cultures sont donc moins soumises au stress hydrique.
L’agrobiologie est reconnue pour son action bénéfique sur les ressources. Dans certaines régions, des plans existent pour protéger les aires de captage d’eau potable. On convertit en bio les champs dans la zone pour éviter la pollution des eaux de consommation. On épargne ainsi des frais de traitement à la collectivité.
L’agriculture bio a aussi un rôle à jouer en matière de biodiversité. En quarante ans, le nombre d’oiseaux des champs a chuté de 60 % en Europe. En recréant des écosystèmes variés à l’échelle des fermes, la faune et la flore se développent à nouveau.
Certifié « AB » et de proximité, l’alliance pour le climat
Les changements climatiques actuels ont une incidence majeure sur l’agriculture. Les sécheresses en Espagne, les inondations au Pakistan diminuent ou détruisent les récoltes. Les cours des céréales s’envolent. Les prix des pesticides et des engrais grimpent. Il devient plus coûteux de produire. L’agriculture biologique locale est moins dépendante de ces phénomènes, car les fermes sont plus autonomes.
Si l’agriculture bio a des vertus sur le plan mondial, il en va de même à l’échelle d’un produit. Selon une étude de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) de 2019, le bilan carbone d’un aliment dépend à plus de 65 % de son mode de production. Les chercheurs recommandent de rééquilibrer sa nourriture en se tournant, entre autres, vers des denrées qui ont nécessité moins d’engrais chimiques.
Si manger bio permet d’influer sur le bilan carbone de son assiette, consommer des produits autour de chez soi accentue les effets bénéfiques. En effet, 46 % des émissions de gaz à effet de serre sont associées aux importations de nourriture. Une alimentation bio et locale devient alors un levier majeur et facile à actionner. Si vous optez pour une cuisine à base de protéines végétales, comme le haricot sec, vous pouvez encore plus limiter votre impact sur le climat.
Comment « bio en circuits courts » rime avec bonne santé et bon goût
Bio rime avec bonne santé
Manger bio n’est pas seulement bénéfique pour la planète. Votre santé se joue aussi dans votre assiette. Les produits bio contiennent moins de résidus de pesticides que ceux issus de l’agriculture conventionnelle. Certains métaux lourds, comme le cadmium, sont également moins présents de façon significative. Les éleveurs n’utilisant pas d’antibiotiques pour soigner leurs animaux, leur présence est moindre dans les viandes. Manger bio aide à lutter contre l’antibiorésistance.
La qualité nutritionnelle des aliments bio suscite encore un débat chez les chercheurs. Cependant, des études tendent à montrer que leurs teneurs en antioxydants sont supérieures. Il en va de même pour certains acides gras polyinsaturés dans la viande et les omégas-3 dans le lait.
Si certains résultats sont discutables, ceux de l’étude BioNutrinet de 2021 sont clairs. Depuis 2014, des chercheurs ont suivi environ 35 000 volontaires en France. Les personnes consommant régulièrement des produits bio ont moins de risque de développer certains cancers, un diabète de type 2 ou de l’obésité.
Local rime avec bon goût
Faites un test tout simple : achetez une tomate au mois de janvier et décrivez son goût dans un petit carnet. Notez sa saveur, sa couleur, sa texture. Maintenant, achetez une tomate de variété équivalente en pleine saison à votre maraîcher. Goûtez-la et reprenez vos notes de l’hiver passé. Voyez-vous peut-être une différence ?
Consommer à proximité de chez vous signifie aussi suivre le rythme des saisons. Et qui dit manger selon les saisons, dit croquer des fruits et des légumes cueillis à maturité. En achetant le plus local possible, vous trouverez des produits récoltés la veille ou l’avant-veille. Directement du champ sur votre table : un délice pour les papilles ! Vous pourrez également (re)découvrir des variétés anciennes de légumes, des races rustiques d’animaux, des savoir-faire artisanaux. Le terroir français regorge de saveurs oubliées !
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Pourquoi consommer bio et local permet de payer le prix juste aux agriculteurs
La question du prix des produits bio est souvent citée comme un frein à l’achat. Or, plus la relation entre producteur et consommateur est directe, plus le prix payé sera juste et transparent. Par définition, choisir les circuits courts limite le nombre d’intermédiaires entre vous et votre alimentation.
Vous pouvez opter pour la vente directe : les marchés de plein vent, la vente à la ferme, les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne). Depuis quelques années, d’autres modes de distribution ont vu le jour : les drives fermiers, les magasins de producteurs, les distributeurs automatiques, etc. Les agriculteurs redoublent d’inventivité pour écouler leur production.
Et ce n’est pas parce que vous habitez une grande métropole que vous ne pouvez pas consommer bio et local. Les Paniers Bio du Val de Loire, par exemple, ont plus de 200 points de dépôt en région parisienne.
L’intérêt de la vente directe, pour l’agriculteur, est de pouvoir récupérer l’intégralité de la marge. Il peut ainsi la réinvestir et étoffer son offre avec de nouvelles productions. En tant que consommateur, vous savez exactement ce que vous payez et où va votre argent. Les produits bio étant certifiés par des organismes indépendants, vous achetez également la garantie du respect d’un cahier des charges strict.
Une étude de l’UFC-Que Choisir d’avril 2023 montre même que « les points de vente d’agriculteurs, les drives fermiers et épiceries solidaires, etc. concurrencent bien les poids lourds de la grande distribution. Le panier bio y est même plus abordable. » Pensez-y !
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Comment l’économie de votre territoire se développe grâce à votre assiette
L’agriculture biologique crée plus d’emplois que l’agriculture conventionnelle. En effet, on remplace l’action des produits chimiques par un travail important de désherbage manuel ou mécanique. La vente directe requiert également du personnel supplémentaire. De nombreux paysans choisissent aussi de transformer leurs productions à la ferme. Ceci nécessite davantage de main-d’œuvre.
Le développement de filières locales crée aussi des emplois en aval, dans toutes les activités de transformation et de distribution. Souvent, ces entreprises s’inscrivent dans le secteur de l’économie sociale et solidaire en associant des missions d’insertion professionnelle.
Au-delà de l’aspect économique, il existe des bénéfices induits pour les territoires. Dans les AMAP ou les magasins collectifs, la relation directe entre producteurs et consommateurs crée du lien social, comme à l’association Verdragon à Bagnolet. Il ne s’agit pas simplement d’un acte d’achat. Les consommateurs participent parfois à des chantiers collectifs dans les fermes. Des manifestations culturelles, des concerts, des repas sont organisés. Dans certaines régions, l’installation d’un paysan-boulanger fera renaître la vie dans les vallées et les villages !
À l’heure où la souveraineté alimentaire de nos pays est en question, la bio locale a tout bon ! Elle permet de manger des produits de qualité qui respectent l’environnement. Elle contribue à soutenir l’économie des territoires et les agriculteurs qui nous nourrissent. Vous n’avez plus aucune raison de ne pas vous y mettre !
Si vous souhaitez connaître les bonnes adresses près de chez vous, consultez les guides des producteurs bio de votre région.
Cécile Cardeillac, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Périne, tuteur de formation chez FRW.
Sources :
Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques