Les femmes donnent naissance depuis la nuit des temps. Pourtant, de nos jours, très peu connaissent le déroulement d’un accouchement naturel. Or enfanter est un savoir inné, inscrit dans leurs gènes. 26 % des futures mères souhaitent accoucher sans péridurale pendant leur grossesse, selon les données de l’Enquête nationale périnatale 2010. Dans les faits, la moitié opte finalement pour une analgésie péridurale au cours du travail. Alors, comment bien se préparer pour le jour J ? Que faut-il savoir pour mieux appréhender l’accouchement ? Comment réussir à gérer la douleur des contractions ? Quel que soit le lieu de votre projet de naissance : vous trouverez dans cet article, de précieux conseils pour vivre ce grand évènement le plus sereinement possible.

Se préparer à l’accouchement pour se mettre dans le bon état d’esprit

Pendant neuf mois, vous allez créer votre petit cocon qui vous permettra d’accueillir votre bébé dans les meilleures conditions. Prenez le temps de choisir avec soin les personnes qui vous accompagneront dans cette aventure. Faire appel à une doula est une démarche intéressante pour celles qui ressentent un fort besoin de soutien. Pour les examens médicaux, la plupart des femmes consultent un.e gynécologue. Mais sachez que vous pouvez également opter pour une sage-femme. Certaines sont formées pour effectuer les échographies.

 

Renseignez-vous sur les différents types de cours de préparation à l’accouchement. Il en existe une multitude ! Certains se déroulent en groupe. D’autres se suivent en couple. Ces derniers offrent la possibilité d’impliquer davantage les pères dans la grossesse. Mêlant théorie et pratique, ces ateliers vous permettront entre autres :

  • d’acquérir des outils concrets pour gérer la douleur des contractions ;
  • de vous aider à vous détendre grâce à des exercices de respiration ;
  • de renforcer votre lien avec votre bébé ;
  • de vous préparer au mieux aux suites de couches.

Et pourquoi ne pas profiter de cette période pour vous initier à la méditation ? Cette pratique peut vous être d’un grand soutien, le jour J, pour favoriser la relaxation.

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Rentrer dans sa bulle dès le début du travail

Les contractions ont démarré. Ça y est, vous le savez, le grand jour est arrivé. Dans quelques heures, vous ferez la connaissance de ce petit être qui grandit en vous depuis neuf mois et qui changera à jamais votre vie. Le début du travail est une étape charnière dans tout accouchement naturel. Votre cerveau commence à libérer différents types d’hormones. Ce sont elles qui vont orchestrer tout le déroulement de ce processus physiologique. Le célèbre obstétricien, Michel Odent, nous apporte de précieuses indications pour que ce phénomène puisse opérer efficacement. Selon lui, une femme qui enfante doit pouvoir se déconnecter de son néocortex, siège de la pensée. Pour ce faire, l’environnement joue un rôle essentiel. Toutes stimulations extérieures doivent être évitées. Ainsi, la future mère peut rentrer pleinement dans sa bulle.

Pour cela, choisissez la pièce de la maison dans laquelle vous vous sentez le mieux et investissez cet espace. Créez l’ambiance qui vous permettra de lâcher prise. Le calme, l’intimité, et une lumière tamisée, voire l’obscurité, peuvent vous y aider. Ils sont reconnus pour favoriser la déconnexion du néocortex. Si vous le souhaitez, lancez une playlist de musiques douces. Cela vous aidera à vous relaxer. Le plus important c’est que vous puissiez vous couper du quotidien. Détendez-vous, éteignez vos pensées et plongez à l’intérieur de vous. Faites-vous confiance. Écoutez votre corps : il sait ce qu’il a à faire.

« Les femmes devraient pouvoir accoucher dans un lieu intime et silencieux, dans la pénombre, où la température est suffisamment élevée et où elles ne se sentent pas observées. Ce sont les conditions idéales, équivalentes à celles d’une relation sexuelle, qui permettent la mise en veille du néocortex afin de libérer les hormones indispensables à l’accouchement que sont l’ocytocine et les endorphines, et d’assurer le fonctionnement optimal du corps. » – Michel Odent, obstétricien.

Comprendre le rôle des contractions pour mieux les vivre

Nous connaissons tous cette phrase, bien ancrée dans la mémoire collective : « Tu enfanteras dans la douleur. » Mais cette dernière est-elle synonyme de souffrance ? Devons-nous forcément subir les contractions ? Et si nous les considérions plutôt comme des guides. Tel un signal d’alarme, elles vous informent que le travail commence. Ce signal vous permet d’arrêter ce que vous êtes en train de faire. Vous pouvez ainsi vous concentrer pleinement sur la venue imminente de votre bébé.

Lorsqu’un accouchement se déroule naturellement, le cerveau délivre différentes hormones en très grande quantité. Deux d’entre elles sont sur le devant de la scène et agissent en synergie :

  • L’ocytocine, aussi connue sous le nom d’hormone de l’amour, déclenche les contractions de l’utérus. Elle engendre également un sentiment de sérénité et de bien-être.
  • L’endorphine, quant à elle, est un puissant analgésique naturel.

Leur action conjointe provoque une alternance entre deux phases : une période de contraction suivie d’un temps de récupération. Durant cette seconde phase, la combinaison de ces deux hormones procure à la future mère un profond état de relaxation. Celui-ci contribue d’une part à amplifier ce phénomène, et d’autre part à soulager la douleur.

Schéma illustrant le cycle hormonal à l’œuvre lors d'un accouchement physiologique.

L’ocytocine provoque les contractions qui engendrent une libération d’endorphine. S’ensuit un effet analgésique et relaxant qui à son tour contribue à la délivrance d’ocytocine. Crédit : Amandine Granger

Gérer la douleur des contractions pour un accouchement naturel

Lorsque vous faites le choix d’accoucher sans péridurale, vous ressentez tout ce qui se passe dans votre corps. Voyez-le comme un cadeau : vous êtes pleinement actrice de votre accouchement. Vous faites équipe avec votre bébé. Toutes ces sensations vous permettent de le guider et d’accompagner sa descente. Plusieurs méthodes efficaces existent pour vous aider à gérer la douleur des contractions. En voici quelques-unes…

Respirer profondément

Une bonne respiration dès le début du travail sera votre meilleure alliée. Respirer lentement et profondément vous aide à faire baisser votre taux de cortisol. Ainsi, vous rentrerez plus facilement dans un état de relaxation et de sérénité. La mise en place du cercle vertueux de l’ocytocine et de l’endorphine n’en sera que plus aisée.

Trouver les positions qui soulagent

Vous apprendrez différentes postures visant à soulager la douleur lors des cours de préparation à l’accouchement. Mettez-les en pratique. Mais si elles ne vous aident pas : ne persistez pas. Le plus important est que vous soyez à l’écoute de vos ressentis. Si la douleur devient ingérable, c’est que vous devez bouger. Les meilleures positions seront celles dans lesquelles vous vous placerez instinctivement.

Émettre des vocalises

Les contractions sont souvent décrites par les femmes comme des vagues traversant leurs corps. Elles commencent doucement pour ensuite atteindre un pic et redescendre. Émettre des sons graves permet de les accompagner sans se laisser submerger par la douleur. Les vibrations qu’ils créent dans votre corps aident à détendre et ouvrir votre périnée.

Utiliser l’eau chaude

L’eau chaude est une ressource formidable pour soulager la douleur des contractions. Si vous avez la possibilité de vous mettre dans une baignoire : laissez couler un filet d’eau sur votre ventre ou dans le bas du dos. Cela vous procurera un apaisement immédiat. Parfois, un simple gant chaud posé sur les reins peut faire des miracles. Si vous avez choisi d’accoucher à domicile, vous pouvez louer une piscine conçue pour cela.

Connaître la phase de désespérance pour mieux l’appréhender

La phase de désespérance est une étape clé dans tout accouchement. C’est à cet instant que bien souvent des femmes se mettent à crier leur désarroi. Et pour cause ! Il s’agit du moment où la tête du bébé arrive en contact avec le périnée. La pression de son crâne provoque une libération importante d’adrénaline chez la mère. Elle quitte alors l’état léthargique dans lequel elle se trouvait grâce à l’endorphine et rentre dans un état de stress. Ce processus est tout à fait normal. Il vous permet de vous mobiliser et de puiser l’énergie nécessaire pour l’étape suivante : la poussée. Chaque future mère devrait connaître son existence afin de ne pas céder à la panique le moment venu.

⏩ Pour aller plus loin : Comment se préparer pour un post-partum serein ?

Voici les points essentiels à retenir :

  1. L’environnement joue un rôle fondamental sur le bon déroulement d’un accouchement : si vous en ressentez le besoin, écrivez votre projet de naissance. Vous pourrez le présenter lors de vos rendez-vous à la maternité.
  2. Les contractions sont vos guides ! Accueillez-les et laissez-les vous traverser.
  3. Différents outils existent pour soulager la douleur : n’hésitez pas à vous faire une liste de rappel pour le jour J.
  4. La phase de désespérance est une étape normale : pour garder votre courage, dites-vous que c’est le signe que votre bébé sera là d’ici quelques minutes !

Et si vous avez déjà vécu un accouchement naturel, n’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire !

Amandine Granger, pour e-writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Inserm. (2015, août 24). En France, la péridurale est fréquente chez les femmes qui souhaitaient accoucher sans. Inserm. Consulté le 15 août 2022, à l’adresse https://www.inserm.fr/actualite/en-france-peridurale-est-frequente-chez-femmes-qui-souhaitaient-accoucher-sans/

Odent, M., & Trélaün, M. (2012). J’accouche bientôt. Que faire de la douleur ? Le Souffle d’Or.