Ceux qui ont vécu un traumatisme au cours de leur vie peuvent en témoigner, remonter la pente après un tel événement est ardu. Comment parvenir à surmonter les difficultés et à rebondir pour prendre un nouveau départ ? Deuil, séparation, burn-out : les blessures psychologiques sont multiples… Le cheminement est parfois long, mais il est possible d’aborder ces épreuves de la vie en devenant résilient. Depuis quelques années, ce concept a le vent en poupe. Récemment, Emmanuel Macron en personne avait appelé les Français à faire preuve de résilience durant la crise sanitaire. Vous allez découvrir comment fonctionne cette incroyable capacité dont sont dotés les êtres humains. Préparez-vous au changement et devenez la meilleure version de vous-même !
Qu’est-ce que la résilience ?
Définition de la résilience
La résilience peut se définir de différentes façons, selon le domaine d’application étudié. En métallurgie, elle représente la capacité des matériaux à résister aux chocs et à reprendre leur forme initiale. Également utilisée en informatique, elle désigne l’aptitude qu’un système peut avoir, en fonctionnant malgré les anomalies constitutives dont il est doté. En psychologie humaine, enfin, la résilience caractérise la faculté de surmonter des traumatismes ou d’évoluer dans un contexte hostile.
💡Point culture : l’art japonais du kintsugi consiste à restaurer des objets abîmés ou cassés avec de l’or, afin de sublimer leurs stigmates. Ce savoir-faire traditionnel fait écho au processus de résilience en psychologie : l’art de sublimer les blessures.
Le kintsugi comme métaphore de la résilience. Crédits photo : Unsplash
Boris Cyrulnik, spécialiste de la résilience
Ce terme est aujourd’hui largement utilisé, mais il a été particulièrement étudié et vulgarisé par un neuropsychiatre, ethnologue et psychanalyste français, Boris Cyrulnik. Né en 1937 de parents juifs polonais, il n’est encore qu’un enfant lorsqu’il assiste à leur déportation à Auschwitz. Dès lors, il choisit de consacrer sa vie à l’étude de sa propre résilience, afin d’en comprendre les mécanismes. À travers ses nombreux ouvrages, il partage les clés pour y parvenir, afin d’aider d’autres victimes de traumatismes à guérir leurs blessures.
« Très tôt, j’ai eu cette rage de comprendre, ce désir de m’engager psychologiquement, politiquement, humainement, pour essayer de limiter les dégâts et, bien sûr, comme tout le monde, pour empêcher que cela se reproduise. » Boris Cyrulnik, Le Murmure des fantômes
Épreuves de vie et résilience
Les êtres humains seraient donc capables d’aborder les difficultés en développant une force de résilience. Mais qu’entend-on exactement par « épreuves de vie » ? Quels types d’événements peuvent enclencher un processus de résilience ?
Toutes sortes de traumatismes peuvent se produire au cours d’une vie :
- perte d’un proche (décès, disparition) ;
- deuil (périnatal, familial, amoureux) ;
- séparation ;
- maladie ;
- handicap ;
- troubles psychologiques (dépression, trouble des conduites alimentaires, etc.) ;
- licenciement ;
- burn-out (familial ou professionnel) ;
- violence (physique, verbale, sexuelle) ;
- accident (de la route, domestique, du travail, etc.) ;
- conflit ou guerre ;
- catastrophe climatique ;
- faillite ;
- échec (personnel ou professionnel).
Il est possible de rebondir après une épreuve difficile, quelle que soit sa capacité de résilience, en actionnant un processus d’adaptation. Toutefois, il semblerait que certains facteurs facilitent la mise en place de celui-ci.
👉🏻 Découvrez les solutions pour sortir d’un burn-out familial.
Comment fonctionne la résilience ?
Faire preuve de résilience : tous concernés
Après avoir étudié le phénomène, les chercheurs s’accordent à dire que tous les êtres humains seraient en capacité de faire preuve de résilience. Toutefois, le potentiel de résilience d’un individu dépend de sa personnalité, de sa psychologie et de son environnement. Il est possible de développer cette aptitude à tout âge, mais certaines prédispositions individuelles semblent favoriser le processus : ce sont les piliers de résilience. Vous souhaitez découvrir si vous êtes vulnérable face à l’adversité, ou au contraire, armé pour élaborer une stratégie de survie ?
Facteurs de résilience
Voici quelques traits de personnalité considérés comme des facteurs de résilience :
- La perspicacité : vous saisissez facilement les choses difficiles.
- L’autonomie : vous êtes indépendant, capable d’agir seul.
- La sociabilité : vous êtes agréable et vous liez facilement aux autres.
- L’empathie : vous percevez ce que ressent l’autre.
- L’altruisme : vous vous souciez du bien de l’autre.
- La créativité : vous êtes capable d’inventer, de réaliser quelque chose de nouveau.
- La moralité : vous vous conduisez de manière conforme, en respectant les règles.
- L’humour : vous savez rire de tout, même dans les moments difficiles.
Vous ne vous retrouvez absolument pas dans cette description ? Pas d’inquiétude ! La résilience n’est pas réservée uniquement à ceux qui possèdent l’ensemble de ces atouts. Les facteurs de résilience nécessitent l’intervention d’autres mécanismes, notamment la souplesse d’esprit. Dès l’enfance, vous avez peut-être été confronté à une difficulté, et êtes rapidement parvenu à la gérer et à la surmonter. Cette aisance n’est pas systématique, le chemin de la résilience est parfois long et sinueux.
Avancer sur le chemin de la résilience. Crédits photo : Pexels
Processus de résilience
La résilience se met en place en deux étapes :
- Phase 1 : vous êtes confronté au traumatisme et mettez en place des mécanismes de défense en urgence pour préserver votre psychisme face à l’adversité. Ces mécanismes peuvent être divers et variés : déni, projection, clivage, passage à l’acte, etc.
- Phase 2 : vous intégrez le choc et rétablissez progressivement les liens avec votre environnement. Cette reconstruction s’effectue notamment par le biais des ressources – facteurs de résilience – que vous possédez : créativité, humour, altruisme, etc.
La résilience n’est jamais acquise, ni pérenne : il s’agit d’un processus dynamique, évoluant avec la survenue – ou l’absence – de souffrances. Sachez que toutes les ressources dont vous disposez peuvent, en général, être mises à contribution pour aborder les épreuves de la vie, et devenir résilient.
🧑🏻🎨 Découvrez quelques astuces pour devenir plus créatif.
Comment faire preuve de résilience ?
Il est possible de devenir plus fort et de développer sa résilience en mettant en œuvre quelques actions afin d’améliorer son mental.
Prendre du recul pour devenir résilient
Afin de mieux appréhender un événement difficile, il faut considérer les choses d’un autre point de vue. Imaginez-vous à la place d’un observateur extérieur à la situation, une personne neutre, objective et détachée. Votre interprétation sera certainement différente ! De la même façon, si vous visualisez l’avenir après une telle épreuve, quel serait votre ressenti ? Seriez-vous capable d’en parler avec détachement ou humour ? La prise de distance permet de voir le problème sous un autre angle, avec discernement, sans que les émotions ne prennent le dessus. En prenant de la hauteur vis-à-vis d’une situation donnée, vous serez en mesure de faire preuve de résilience.
Penser différemment pour faire preuve de résilience
La meilleure façon de développer sa résilience est d’adopter un état d’esprit positif. Dans le cas d’un divorce, par exemple, cessez de vous dévaloriser et envisagez les choses différemment. Plutôt que de penser « Ma vie s’arrête », dites-vous plutôt « La vie m’offre un nouveau départ ». Il est tout à fait possible de concilier esprit critique et bienveillance envers soi : le fameux verre à moitié plein, n’est-ce pas ? Montrez de la gratitude vis-à-vis de tout ce que vous avez déjà accompli, tirez des leçons du passé et vous ferez mieux à l’avenir. Vous retrouverez confiance en votre capacité à gérer les difficultés.
Tomber 7 fois, se relever 8. Crédits photo : Unsplash
Donner du sens aux traumatismes
Pour avancer dans la résilience, la quête de sens suite à une expérience traumatique est souvent nécessaire. Donner un sens à ce qui n’en a pas, dans le but d’accepter l’inacceptable… Logique, n’est-ce pas ? Plus sérieusement, interrogez-vous sur le sens global de votre vie, et faites confiance aux valeurs qui vous ont fait tenir jusqu’ici. Le fait de voir du positif dans vos expériences, y compris les plus douloureuses, vous aidera à en tirer profit, et vous donnera espoir. Voyez les obstacles comme des challenges, comme des opportunités pour progresser et vous améliorer.
Bien s’entourer avec les tuteurs de résilience
Il est essentiel d’être épaulé par des proches en qui vous avez confiance – famille, amis, collègues – pour vous aider à rebondir. Ces personnes deviendront vos tuteurs de résilience, vos piliers. Elles sauront vous guider dans la bonne direction, avec écoute et bienveillance, le plus souvent de façon inconsciente. Elles vous donneront la force et le courage nécessaires au changement. Sachez également que leur rôle est de vous parler avec honnêteté et objectivité, pas de vous dire ce que vous avez envie d’entendre. Ne prenez pas la mouche si une remarque vous déplaît, gardez en tête que votre entourage est souvent la clé pour devenir résilient. Ils sauront, mieux que personne, vous accompagner et vous soutenir dans les moments où vous en aurez besoin.
Les tuteurs de résilience sont d’un grand soutien. Crédits photo : Pixabay
Vous avez désormais les clés pour changer d’état d’esprit face à l’adversité et commencer à faire preuve de résilience.
🏆 Pour aller encore plus loin, jetez un œil à cette méthode, qui vous apprendra à penser autrement pour atteindre vos objectifs !
N’hésitez pas à partager vos astuces dans les commentaires, si vous avez, un jour, été confronté au pire, et que vous en êtes sorti plus fort 💪🏻
Cécile Gardino, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
