Vous aimez le sport, les émotions et les exploits ? Alors, vous êtes sans doute fan des jeux Olympiques, le rendez-vous incontournable des athlètes du monde entier. Mais connaissez-vous l’origine de cette tradition millénaire ? Elle remonte à 776 av. J.-C. et s’inspire des Jeux Olympiques Grecs : des épreuves aux caractères religieux et sportifs qui se déroulaient tous les quatre ans à Olympie, et où Zeus, le dieu souverain de la mythologie grecque était honoré. Cet événement faisait partie des jeux panhelléniques et avait pour particularité de rassembler le monde grec autour de quatre grands concours. Cela à une époque où la Grèce était formée de cités-États, politiquement et économiquement indépendantes. Découvrez dans cet article les quatre compétitions remarquables qui ont façonné l’histoire sportive moderne.

Les jeux Olympiques d’Olympie : l’origine des jeux Olympiques Grecs et modernes

« Le spectacle du monde ressemble à celui des jeux Olympiques : les uns y tiennent boutique ; d’autres paient de leur personne ; d’autres se contentent de regarder. » Pythagore

Les jeux Olympiques étaient les premiers et les plus prestigieux des jeux panhelléniques. Ces célébrations sportives et culturelles se déroulaient en séquence cyclique de quatre ans, appelées « olympiades » . Ils avaient lieu dans le sanctuaire d’Olympie, situé dans le Péloponnèse et étaient dédiés à Zeus.

C’est Héraclès qui aurait fondé ces jeux en l’honneur de son père, après avoir accompli ses douze travaux. Il aurait délimité le stade d’Olympie en mesurant six fois la longueur de son pied, soit environ 192 mètres, et instauré l’Ekecheiria, la trêve sacrée. Celle-ci garantissait la paix entre les cités en suspendant toutes hostilités pendant la durée des jeux. La première édition historiquement attestée remonte à 776 av. J.-C., et ne comportait qu’une épreuve : la course à pied, appelée « stadion» .

Au fil du temps, de nombreuses épreuves, essentiellement athlétiques ont été ajoutées :

  • le diaulos (course de demi-fond) ;
  • le dolichos (course de fond) ;
  • l’ hoplitodromos (course en armes) ;
  • la lutte et la boxe ;
  • le pancrace (un mélange de lutte et de boxe) ;
  • le pentathlon (composé de saut en longueur, lancer de javelot, lancer de disque, course à pied et lutte) ;
  • les courses de chars et de chevaux ;

Une liste très riche qui reflétait parfaitement l’importance accordée au sport par les Grecs. L’activité physique était un moyen d’acquérir la force, la beauté et l’équilibre entre le corps et l’esprit. Une vision déjà pionnière sur les bénéfices du sport sur notre santé.

Les jeux Olympiques étaient également accompagnés de concours artistiques qui mettaient en avant la musique, le chant ou encore la poésie. Les vainqueurs recevaient une couronne d’olivier et jouissaient d’une gloire certaine à l’instar des plus grands héros dans toute la Grèce antique.

Les jeux Pythiques de Delphes : la célébration d’Apollon et des arts

Ces seconds jeux avaient lieu tous les quatre ans, les années paires de l’olympiade, dans le sanctuaire de Delphes, au pied du mont Parnasse. Ils célébraient Apollon, le dieu de la lumière, des arts et de la divination, et ont été introduits à partir de 586 av. J.-C.

Selon la légende, c’est Apollon lui-même qui aurait créé ces jeux après avoir tué le python, un monstre qui gardait l’oracle de Delphes. Ce dernier avait été envoyé par Héra, l’épouse jalouse de Zeus, pour empêcher Léto, la mère d’Apollon d’accoucher. Apollon vengea sa mère en transperçant le python de ses flèches et en prenant possession de l’oracle. Il institua alors des jeux en mémoire de son triomphe. Delphes possédait une symbolique particulière dans l’esprit du peuple hellénique. Aussi appelé l’Omphalos, signifiant « nombril » en grec ancien, il était considéré comme le centre du monde. En effet, c’est ici que se seraient rencontrés deux aigles envoyés par Zeus depuis les deux extrémités du monde.

Les jeux Pythiques mettaient à l’épreuve le corps et l’esprit. Parmi les disciplines physiques, il était possible de retrouver une nouvelle fois : la course à pied, la lutte, le pancrace et le pentathlon. De leur côté, les épreuves artistiques étaient plus variées et réputées que celles des jeux Olympiques. Elles permettaient aux participants d’exprimer leurs créativités. On pouvait y voir de la musique, du chant, de la danse, de la poésie et du théâtre. Tout comme à Olympie, les vainqueurs se voyaient sacrés d’une couronne de laurier provenant de l’arbre d’Apollon.

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 Les jeux Isthmiques de Corinthe : le culte de Poséidon et de la mer

Ces troisièmes jeux ont débuté aux alentours de 582 av. J.-C. et avaient lieu tous les deux ans, les années impaires de l’olympiade. Cette compétition se déroulait dans le sanctuaire de Poséidon, situé sur l’isthme de Corinthe, une bande de terre qui relie le Péloponnèse au reste de la Grèce. Ils étaient donc dédiés à Poséidon, dieu de la mer et des chevaux.

Ils auraient été instaurés par Thésée, le héros athénien, après avoir vaincu le Minotaure en Crète. Celui-ci avait promis à Poséidon de lui offrir un sacrifice s’il lui accordait une navigation favorable. Mais il oublia sa promesse en revenant à Athènes, ce qui provoqua la colère du dieu. Pour se racheter, Thésée organisa des jeux en son honneur.

Les épreuves des jeux Isthmiques sont similaires à celles des jeux Olympiques, à l’exception de la course en armes qui était remplacée par une course en armure. Cependant, certaines disciplines ont été rajoutées spécialement pour cet événement. Comme la course hippique : une façon de mettre en lumière la relation entre l’homme et les chevaux dont nous connaissons aujourd’hui les vertus. Aussi, qui dit dieu des océans dit bateaux, il était alors évident d’y observer des courses navales, organisées dans le golfe de Corinthe. Cette fois-ci, une couronne de pin, l’arbre consacré à Poséidon, était décernée aux athlètes victorieux.

Les arts étaient évidemment présents, une anecdote amusante à ce sujet nous a été délivrée par l’historien romain Suétone. Néron, le célèbre empereur meurtrier, aurait participé à l’un des concours de chant, au grand dam des spectateurs. Ainsi, personne n’était autorisé à se retirer tant que sa performance n’était pas finie. Celle-ci a duré si longtemps que des femmes ont accouché dans l’arène, d’autres ont fait semblant d’être mortes pour ne plus avoir à subir ce supplice.

Les jeux Néméens de Némée : la commémoration d’Héraclès et du lion légendaire

Ces olympiades prenaient fin avec ces quatrièmes et derniers jeux qui se tenaient la même année que celle des jeux Isthmiques. Organisés dans le sanctuaire de Némée, au nord du Péloponnèse, ils honoraient Zeus, mais aussi Héraclès.

Selon la mythologie grecque, Héraclès serait une nouvelle fois à l’origine ces jeux, après avoir tué le lion de Némée : une bête féroce envoyée par Héra pour nuire au demi-dieu et terroriser la région. Il organisa alors des jeux en souvenir de son exploit dont les premiers se seraient déroulés en 573 av. J.-C.

Les épreuves des jeux Néméens sont identiques à celles des jeux Olympiques. Les vainqueurs recevaient une couronne de céleri sauvage, une plante qui poussait sur le tombeau du lion de Némée. Les jeux Néméens étaient aussi l’occasion de rendre hommage aux morts et aux héros. Considérés comme des surhommes et des exemples à suivre, ces grands athlètes étaient célébrés au-delà de leur mort. L’un des meilleurs exemples serait sûrement le lutteur Milon de Crotone. Six fois vainqueur à Olympie, sept fois à Delphes, dix fois Corinthe et neuf fois à Némée : il devient ainsi le sportif le plus couronné de l’Antiquité et reçoit pour cela le titre de périodonikes. Ce dernier indiquait qu’un athlète avait remporté une victoire lors de chacun des jeux.

À noter : les jeux Néméens sont considérés comme les plus démocratiques des jeux panhelléniques. Pourquoi ? Car ils étaient ouverts à tous les Grecs, une grande première qui venait bousculer les principaux critères de participation. À savoir : être un homme, d’origine grecque et libre. Les femmes, les esclaves et les étrangers étaient par conséquent exclus.

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Les jeux panhelléniques témoignent de la richesse et de la diversité du monde grec. Ils étaient l’expression du lien étroit entre le sport et la religion, entre les hommes et les dieux, et entre les cités et le peuple hellénique. Ces concours ont perduré jusqu’au IVe siècle après. J.-C., avant d’être interdit par les empereurs chrétiens. Les jeux Olympiques, Pythiques, Isthmiques et Néméens sont autant de facettes de l’histoire et de la culture grecques, qui ont marqué l’humanité et qui continuent à nous émerveiller aujourd’hui.

Alyssa Allard, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

http://www.panhellenicgames.org/fr/olympic_games/index.html

https://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-grece-antique/4-les-autres-jeux-panhelleniques/

RICCI, Luca (2017) “Why Was Celebrating the Olympic Games So Important in Hellenic Culture ?” , Armstrong Undergraduate Journal of History : Vol. 7 : Iss. 2, Article 1.