Depuis septembre 2023, des remorques noires tirées par un vélo sillonnent le centre-ville nantais. Aux pédales, les salariés de Toutenvélo, une Scop (Société coopérative et participative) spécialisée dans la cyclo-logistique. Leur objectif ? Apporter des solutions durables au transport de marchandises en ville. Découvrons comment la livraison à vélo à Nantes relève les défis de la logistique urbaine.
Toutenvélo : ils pédalent pour l’humain, la planète et l’économie locale
Le projet Toutenvélo est né à Rennes en 2009. Ce réseau de sociétés coopératives est spécialisé dans la cyclo-logistique, le transport à vélo. Très peu polluant, ce mode de livraison est 60 % plus rapide qu’un camion en centre-ville. Il évite les bouchons et permet plus d’accessibilité, notamment au niveau des ZFE (Zones à faibles émissions).
Nantes est la 11e ville française à accueillir Toutenvélo. Ces coursiers sillonnent le centre-ville et sa proche périphérie pour effectuer toutes sortes de prestations de transport.
« Cela va de la livraison express de fleurs, de courses pour un Biocoop, au transport d’électroménager, en passant par le déménagement à vélo. Bref, tout ce qui se transporte de 0 à 300 kg ! », Guillaume Cottin et Brieux Théard, co-gérants de Toutenvélo Nantes.
Durant son premier mois d’activité, Toutenvélo Nantes a transporté environ 1,5 tonne de marchandises. La Scop effectue déjà entre 2 et 10 livraisons par jour. Ses gérants se disent très confiants pour la suite !
Toutenvélo est une entreprise de l’Économie sociale et solidaire, détenue par ses salariés. Ils jouissent de tous les avantages sociaux et participent à la gestion de l’entreprise selon le principe « une personne, une voix ». Ce modèle répond aux dérives constatées ces dernières années dans le secteur du transport urbain.
Livraison à vélo : Nantes fait face aux enjeux de la logistique urbaine
La logistique urbaine englobe toutes les actions liées au transport et au stockage de marchandises en centre-ville. L’essor du e-commerce et de la livraison à domicile a augmenté l’attractivité économique de Nantes. Malheureusement, cela a généré des impacts environnementaux, économiques, sociaux et organisationnels…
Un secteur polluant
En France, 50 % des émissions de particules fines liées à la circulation proviennent du transport de marchandises en ville (source : le pacte de logistique urbaine durable et résiliente, métropole de Nantes). La livraison à vélo est donc un levier intéressant pour améliorer la qualité de l’air en ville.
Un coût exorbitant
Le coût du transport d’un produit en ville représente 30 % des frais totaux de livraison, même si la marchandise a parcouru des milliers de kilomètres avant (source : Nantes Métropole). La cyclo-logistique est un service plus économe, détournant toutes les contraintes de l’approvisionnement en centre-ville : embouteillages, difficultés de stationnement, camions interdits, etc.
Des modèles de distribution performants, au détriment des livreurs
Des horaires décalés, une rémunération à la tâche, un droit du travail bafoué… les manquements du secteur des véhicules légers (scooter, trottinette, vélo, etc.) sont nombreux. En se constituant en tant que Scop, des initiatives comme Toutenvélo rendent aux coursiers tous les droits prévus par le Code du travail.
Des besoins illimités dans un centre-ville étroit
50 % des mouvements logistiques de la Loire-Atlantique concernent la métropole de Nantes, selon celle-ci. Les coursiers à vélo ont moins de difficultés à livrer en centre-ville que d’autres transporteurs. Ils se faufilent facilement dans les rues étroites, simplifiant la gestion de l’espace public.
Faute de pouvoir élargir les rues du centre-ville nantais, Toutenvélo répond aux enjeux urbains avec un dispositif de livraison agile et peu contraignant. La Scop propose un service écologique, économique et performant, tout en veillant à l’épanouissement de ses livreurs salariés. Nous n’avons plus qu’à leur souhaiter bon vent !
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Djihene Fenzar, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.
Sources :