Recyclage et gestes écoresponsables font déjà partie de votre vie quotidienne. Mais vous souhaitez être plus utile à la planète et à la transition écologique. Vous avez entendu parler de la low-tech, une approche accessible, sobre et durable. Opposé au high-tech, ce concept des basses technologies apporterait autonomie, utilité et durabilité par des solutions techniques résilientes. Des innovations en faveur de l’environnement, l’idée séduit. Mais de quoi s’agit-il vraiment ? Comment appliquer tous les jours cette méthode simple, responsable et pérenne ? Bref, comment adopter la low-tech au quotidien ? Découvrez les moyens de vivre pleinement cette alternative, cap vers la sobriété !

L’esprit low-tech : 3 questions à se poser

  1. De quoi s’agit-il ?

    Utile, accessible et durable, voilà les trois adjectifs qui qualifient la démarche des technologies dites douces. Il s’agit d’apporter des réponses techniques aux systèmes high-tech qui impactent l’environnement. Mouvement global, le concept touche le monde entier et tous les domaines d’activité. Low-Tech Lab, l’association à l’origine de la dynamique actuelle, répertorie sur son site web 941 projets low-tech à travers 92 pays.

  2. Comment le concept fonctionne ?

    L’objectif de cette alternative technique consiste à :

    • innover dans tous les secteurs en respectant l’humain et la nature à l’image de la permaculture ;
    • remettre au goût du jour des techniques anciennes comme l’électroculture ou l’aquaponie ;
    • revenir à l’essentiel dans chaque procédé de production pour limiter ou transformer les déchets ;
    • privilégier des systèmes de fabrication simples, robustes et réparables ;
    • partager les techniques et savoir-faire au plus grand nombre pour tendre vers l’autonomie.
  3. D’où vient l’approche ?

    L’expression low-tech est née de courants de pensée seventies en opposition aux technologies high-tech. Ces dernières étaient déjà considérées comme polluantes et gourmandes en ressources naturelles. C’est en 2007 que le terme revient en force dans un contexte d’urgence environnementale.

    Aujourd’hui, cette notion va au-delà des questions technologiques. En peu de temps, elle est devenue un mode de vie, une méthode de développement. Elle s’inspire du bon sens et met l’intelligence humaine au service des causes environnementales et sociales. C’est à présent une culture, une philosophie.

 

Decoration low-tech - recyclage de palettes - creation mur vegetal

Photo de Frederick Adegoke Snr. Unsplash – Recyclage de palettes pour une création low-tech d’un mur végétalisé.

« Combiner avec ingéniosité les meilleures trouvailles d’hier et les meilleures connaissances d’aujourd’hui ». Arthur Keller, ingénieur, spécialiste des risques systémiques et des stratégies de résilience.

L’idée qui nourrit la démarche low-tech, c’est « faire mieux avec le moins possible ». Mais concrètement, comment la mettre en œuvre dans la vie de tous les jours ?

La low-tech au quotidien dans 3 domaines de la vie courante

Nous vivons cernés d’appareils digitaux. Commençons par préférer des technologies plus sobres. Évitons les systèmes complexes, aux options souvent fragiles et superflues à l’obsolescence programmée. Prenons l’exemple du réfrigérateur connecté, d’ailleurs le frigo lui-même est un équipement dont nous pourrions nous passer.

La low-tech au quotidien avec un espace de stockage alimentaire avec etageres de conserves maison

Photo de Luisa Brimble sur Unsplash – Démarche low-tech de conservation

Trois domaines de la vie courante ont vu arriver sur leur marché des innovations inspirées de la démarche low-tech. Toutes répondent aux valeurs citoyennes, éthiques et responsables en accord avec ce concept.

  1. La téléphonie mobile

    • Depuis 2013, une société néerlandaise développe un smartphone conçu de façon éthique et durable à partir de matériaux recyclés. Sa principale qualité : il est modulaire, donc facilement réparable. Vous pouvez même l’acquérir en version reconditionnée !
    • Une coopérative de télécom française propose des forfaits mobiles solidaires et responsables. C’est un opérateur qui met l’accent sur la sobriété numérique. L’entreprise a œuvré pour un système résilient et engagé.
  2. La mobilité douce

    • Circulez à vélo avec un modèle fabriqué en matières biosourcées comme le bambou. Cette solution de mobilités douces affiche une empreinte carbone neutre. Ce produit est développé un peu partout en France.
    • Une société bretonne a imaginé un transport scolaire en bois des Landes qui fonctionne à l’énergie humaine et solaire. Cette entreprise nantaise s’implique dans la transition écologique à travers l’écoconception.
  3. Les objets du quotidien

    • Pourquoi ne pas fabriquer votre propre garde-manger ? C’est ce que proposent de nombreuses vidéos YouTube. Vous pouvez également suivre le tuto pas à pas du Low-Tech Lab. Ce système permet une meilleure conservation des aliments et réduit le gaspillage alimentaire. Une fois monté, il offre une économie d’énergie réelle puisqu’il limite l’utilisation du réfrigérateur. Il suffit de lui trouver une place de choix dans votre cuisine !
    • Offrez-vous un accessoire ingénieux inspiré des toilettes japonaises. À partir d’une idée simple, le concepteur, plein d’humour, a imaginé un dispositif pour économiser l’eau courante. Son produit réduit radicalement la fabrication et la consommation de papier toilette. Il fonctionne sans électricité.

    « Retrouvons un peu d’audace, osons, inventons, bricolons ». Philippe Bihouix, Ingénieur, spécialiste des ressources non renouvelables et promoteur des low-tech.

    La low-tech au quotidien, c’est miser sur des objets simples et pratiques. C’est aussi faire le choix d’équipements faciles à manipuler, sans pièces détachées à usage unique. L’écosystème de cette approche repose sur notre capacité à vivre sobrement. Il cible nos besoins réels à tous les niveaux de la vie courante. Il privilégie le local, le réemploi et la réparabilité.

La démarche vers les technologies douces en 3 actions simples

Faire mieux avec le moins possible, seulement vous n’avez pas le temps d’étudier le sujet. Bonne nouvelle ! Voici trois façons simples de s’y mettre :

  1. Faire le point sur ses équipements

    Inventoriez appareils et objets de votre vie courante stockés dans vos meubles de rangement. En fonction de ce qui vous est utile et indispensable, faites un tri. Identifiez ce qui doit être réparé ou recyclé pour éviter de jeter et d’acheter neuf systématiquement. 👉 Suivez des conseils pour prolonger la durée de vie de vos produits.

  2. S’informer sans prise de tête

    • Lisez Nomade des mers, le tour du monde des innovations de Corentin de Chatelperron, ingénieur. Vous voyagerez sur son catamaran, conçu à partir du concept d’éco-innovation. Vous ferez le tour du monde des solutions alternatives à la haute technologie.
    • Regardez le film Low-Tech (2023) d’Adrien Bellay, monteur réalisateur. Son documentaire met en avant des exemples concrets d’initiatives locales consacrées aux savoir-faire durables et accessibles à tous.
  3. Se former de façon conviviale

    L’esprit low-tech s’attache aux valeurs sociales de partage et de convivialité. Rien de plus sympathique que de se rendre dans une association de quartier dédiée à la réparation ou à la transmission des savoir-faire comme les Repair Cafés.

    Pour aller plus loin, de nombreux événements fleurissent partout en France autour de cette thématique : ateliers, conférences, festivals, etc. Consultez toutes les opérations dans l’agenda de la plateforme de documentation collaborative du Low-Tech Lab. C’est une vraie mine d’informations pour vivre cette philosophie au quotidien.

Les basses technologies ont un bel avenir devant elles. Les inventions se multiplient pour atteindre la neutralité carbone et contrer l’urgence climatique. C’est une démarche que tout le monde peut s’approprier dans sa vie quotidienne dans la mesure de ses moyens. Chacun est à même d’agir. La low-tech au quotidien est plus qu’une alternative aux high-tech, c’est la solution écologique et systémique contre le réchauffement climatique. Même les skippers s’y mettent ! 👉 Découvrez leurs innovations écoconçues sur la Route du Rhum 2022.

Sources :

L’âge des Low Tech, vers une civilisation techniquement soutenable, de Philippe Bihouix, éditions Seuil, 2014.

Démarches « Low-Tech » – État des lieux et perspectives, rapport de l’ADEME de Mars 2022.

« Habiter en milieu urbain et low-tech, quelles possibilités ? », article de Andréane Valot du 29 août 2022, lowtechlab.org.

Karine Danel, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Andrée Halçaren, tuteur de formation chez FRW.