Qui n’a pas rêvé un jour de voler en compagnie des oiseaux ? De caresser les nuages ? De naviguer à travers le ciel porté par une aile ?  Nous envoyer en l’air en totale liberté est tout à fait possible ! Découvrons ensemble 5 bonnes manières d’apprendre le parapente. Seul ou en club, nous allons voir comment bien s’initier à ce sport extrême qu’est le vol libre.

1. Réaliser un vol en biplace, le baptême de l’air

Cela fait maintenant longtemps que vous observez les oiseaux voler. Ces grands vautours aux longues ailes déployées, qui planent et tournent, tout en remontant haut dans le ciel. Et vous rêvez certainement de les rejoindre. Vous avez en tête les images de nos précurseurs, s’installant dans des machines incroyables pour s’élancer du haut d’un toit. Mais la finalité était bien trop souvent et si rapidement… le sol ! Je me permets de remonter le temps, car grâce à ces pionniers, nous pouvons désormais réaliser ce désir de voler.

Alors, toujours partant pour caresser les ailes des rapaces ? La première chose à faire est tout naturellement de se rapprocher de professionnels, car apprendre seul peut s’avérer dangereux. Les conseils que je vous propose sont teintés de raison, non de pulsion ! Mais comment savoir si on se sent à l’aise dans le ciel ? Sans repère terrestre, sans idée de comment se comporter. Eh bien, il suffit de faire appel à une école de parapente qui propose des baptêmes de l’air en biplace ! Une manière de voler à deux, où le moniteur dirige le planeur ultra-léger (PUL), c’est à dire le parapente. Vous pourrez ainsi profiter pleinement de votre premier envol : admirer le paysage alentour, sentir le vent sur votre visage, peut-être prendre les commandes un instant… C’est votre baptême de parapente. La classe, non ?

👉 Et si pour vous, le sport c’est à deux, pensez à lire cet article.

2. Trouver une école de vol libre pour apprendre le parapente

Ça y est, vous avez volé ! Mais avez-vous atterri les jambes flageolantes ? La boule au ventre ? Ou bien juste avec l’envie de décoller à nouveau ? Dans le premier cas, il vous sera peut-être plus profitable d’admirer les oiseaux depuis la terre ferme ! Ou d’aller faire une sortie canyoning par exemple. Mais dans le cas où votre cœur palpite à l’idée de vous retrouver en l’air, vous pouvez maintenant prendre des cours dans une école. Il en existe 3 types :

  • les écoles fédérales ou écoles de club (les associations) ;
  • les écoles professionnelles (organismes à but lucratif) ;
  • les écoles françaises de vol libre (EFVL).

Le contact est pris ! Un moniteur vous propose donc un stage de parapente, en général d’une durée de 5 jours. C’est durant cette période que vous allez apprendre en pente école — un terrain dégagé avec une faible inclinaison — les délices du maniement de votre aile. On s’installe dans la sellette. On porte le regard loin devant. Les bras sont en position W, les mains tiennent les suspentes — ces cordes attachées à la voile. Et on s’élance pour « gonfler » l’aile ! Peut-être réussirez-vous alors à planer un peu.  En tout cas, vous apprendrez à contrôler votre parapente dans le but de décoller d’une falaise.

Durant ces 5 jours de stage, 2 ou 3 seront consacrés à voler. Et je peux vous garantir que vous vous souviendrez de votre première fois, seul dans les airs. Sous l’œil aguerri de votre moniteur, vous vous élancez. L’aile se gonfle, vous courez, puis vos pieds quittent le contact du sol. Sensation d’une extrême jubilation ! Une fois en vol, un deuxième coach situé sur le terrain d’atterrissage vous parle à la radio pour vous guider jusqu’à lui. Et vous réalisez ensuite votre premier « posé ». Si l’expérience vous a plu, il va maintenant falloir s’équiper. Un deuxième stage n’étant tout de même pas superflu.

👍 Besoin d’un coup de pouce pour trouver une école ? La Fédération Française de Vol Libre (FFVL) est là pour vous aider.

3. Bien choisir son matériel de parapente pour débuter

Votre passion pour le vol libre s’installe doucement, il ne vous manque plus que l’équipement. Alors comment bien le choisir pour débuter ? Le parapente est un sport à risques. En ce sens, le matériel revêt une importance capitale. Vous devez le choisir avec soin, selon des critères bien définis. Vous aurez donc besoin de plusieurs choses :

  • une aile ;
  • une sellette ;
  • un parachute de secours.

Pour s’y retrouver, les fabricants d’ailes de parapente les ont classées en plusieurs catégories :

  • EN-A, pour les débutants ;
  • EN-B, pour les pilotes plus confirmés ;
  • EN-C, pour les pilotes expérimentés ;
  • EN-D, pour la compétition.

Cette classification permet de sélectionner son aile selon des critères de performance et de sécurité, en corrélation avec votre niveau. La sellette est l’équipement qui vous relie à l’aile, une sorte de harnais dans lequel vous êtes assis. Elle doit être adaptée à votre morphologie. Vous passerez des heures en l’air, alors mieux vaut être bien installé ! Enfin, le parachute de secours sera homologué et adapté à votre poids. On ne s’en sert quasiment jamais, mais il peut nous sauver. Rappelons que le parapente est un sport extrême. À cela s’ajoutent les éléments de protection comme le casque, les gants, la cagoule, etc. Et aussi les instruments : la radio, le variomètre, le gps, etc.

4. S’informer : les tutos, les livres, les conseils

Vous êtes équipé et avez réalisé votre premier stage de parapente. Vous êtes maintenant animé par la passion du vol libre ! Une confidence : je ne connais pas de meilleure addiction ! Entre nous, vous n’êtes pas encore un pilote confirmé, désolé ! Maintenant, il va falloir s’entraîner, se former davantage et réaliser plus de vols. En parallèle, il est utile de se documenter. Et ce, grâce à plusieurs biais.

Regarder des tutoriels sur le net

Que ce soit pour des cours météo, des masterclass animées par des professionnels, des tests sur le matériel ou des ateliers, une mine d’informations est disponible en ligne.

👉 Regardez par exemple ces exercices de gonflage.

Lire des livres spécialisés

Il n’existe pas une énorme quantité de livres dédiés au parapente, mais vous en trouverez quelques-uns dans les bonnes librairies. Pierre-Paul Ménégoz ou Bruce Goldsmith, par exemple, ont largement participé à documenter cette activité.

Suivre les recommandations de pilotes aguerris

Arrivé sur un site de décollage, rien de tel qu’une conversation avec les « locaux ». Ces pilotes qui connaissent bien le site ont souvent les meilleurs conseils à vous donner. Surtout pour éviter les pièges aérologiques. Ou tout simplement pour se raconter quelques anecdotes ! Pour aller plus loin sur le sujet, pensez à vous intéresser à la météorologie et l’aérologie. Suivez les astuces précédentes pour approfondir ces thèmes d’une grande importance. Tout cet apprentissage vous permettra ensuite d’affiner vos connaissances quant au pilotage, au choix de voler ou… de renoncer ! Décision cruciale dans la pratique du vol libre.

5. Se faire confiance et rester humble face au ciel

À ce stade de votre apprentissage, il ne vous manque que l’expérience. Vous en aurez en suivant tous les conseils de cet article. Pas de précipitation, tout va bien se passer !

Croire en soi

Vous avez réalisé un ou plusieurs stages. Bien sûr, vous avez suivi les recommandations de vos moniteurs. Vous avez lu des livres dédiés au vol libre, regardé des tutos, demandé l’avis des pilotes plus aguerris. Votre expérience se construit. Il faut du temps.

Votre matériel dans le coffre, vous vous apprêtez pour la première fois à voler seul.e. Vous avez choisi votre site de vol selon les conditions météos du jour et bien adaptées à votre niveau. Garé près du terrain d’atterrissage, vous choisissez de monter à pied au « déco ». Sac sur le dos, vous gravissez les sentiers abrupts vous menant à votre objectif. Maintenant, vous avez les connaissances pour voler en toute sécurité, donc pas de stress. Sur le terrain de décollage, d’autres pilotes sont présents. La meilleure chose à faire est de discuter avec eux pour connaître les « secrets » du site. Ensuite, se poser les bonnes questions : ai-je le niveau pour voler aujourd’hui ? Suis-je suffisamment en forme ? Et si tout est là, se faire confiance. Préparer son matériel, vérifier que les suspentes sont démêlées, mettre son casque et s’installer dans la sellette. Prêt à décoller ? Alors c’est parti !

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Un joli vol de parapente au lever du soleil @Jérôme Malsch

 

Agir avec modestie face aux éléments

Au milieu du ciel, vous pourrez peut-être sentir que le vent commence à forcir, que le ciel s’assombrit et que d’autres ailes se dirigent vers l’atterrissage. Alors, restez humble. Vous ne volez que depuis 10 minutes, mais les signes observés indiquent une seule chose, atterrir ! Nous ne pouvons rien changer à la force du vent. En effet nous sommes de petits êtres soumis aux conditions météo. C’est une chose qu’il faut accepter, elle fait partie du jeu.

« Il vaut mieux regretter d’être au sol que regretter d’être en l’air ! » dicton célèbre chez les libéristes (les pratiquants du vol libre)

 

Vous avez maintenant une idée plus claire de comment apprendre le parapente. Il ne vous reste plus qu’à vous lancer dans l’aventure ! Voler est un prétexte incroyable au voyage : pendant vos vacances, vous partirez certainement avec votre aile dans le sac. Personnellement, j’aime voyager en van pour être autonome et découvrir de nouveaux « décos ». Mais peut-être préférez-vous partir en vélo ? Quelque soit votre choix, je vous souhaite de bons vols !

👉 Si vous cherchez d’autres idées pour voyager, pensez aussi au slow tourisme.

 

Jérôme Malsch, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Clémence, tutrice de formation chez FRW.

📚 Sources : Ménégoz, Pierre-Paul et Jacques, Alain. Le manuel du vol libre, Langres : Flying Pages Europe, 2021.